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Maalesh / Quand le «riba» se confond avec «ibada»

Maalesh / Quand le «riba» se confond avec «ibada»

Culture | -   Maoulida Mbaé

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Dans son dernier single, «Riba na ibada» («Indu et culte»), Othman Mohamed Elyas, dit Maalesh, s’attaque avec ardeur au culte du vol. Pratique ancrée que l’auteur compositeur et interprète a l’air de considérer comme ancrée (yili ye shiba) chez certains de ses compatriotes. Une «malédiction» qu’il essaye d’exorciser, à sa manière. Un «duan» en chanson de quatre minutes trente-sept secondes et trois couplets. Yi wadi !

 

Le son a rapidement fait le tour du web dès que l’artiste l’a rendu public sur sa page Facebook, le dimanche 29 juillet dernier. «Riba na ibada» (Indu et culte) ou, peut-être le culte de l’indu, est même devenu un ntsimo (slogan) que l’on se lance, dans un coin de rue, pour se payer la tête des «owanazikandu no wanazikofiya». Maalesh n’y va pas de main morte quand il s’agit de s’attaquer à ce qu’il qualifie de «culte du vol» qui s’encrasse. A l’entendre, le mal n’épargnerait aucune catégorie de la société : «Ketsina rayisi; Ketsina waziri; Sha hata madepite; Piya sawa». Et même ceux qu’on aurait voulu croire au-dessus de tout soupçon, sont entrés dans la danse : «Ketsina mufti; Ketsina sharifu; Sha hata emafundi; Nde ze bonbon ndjizi». Autrement dit, «Piya nde riba».


En quatre minutes trente-sept secondes, Othman Mohamed Elyas a fait le tour ou presque de ce mal entretenu aux dépens du Comorien lambda. Ce dernier, dans le laxisme qui le caractériserait, se complaît dans la complainte : «Pvawo watiti; Pvo wakozao; Wahimi washemeza ; La ila ha ilallah». Mais cette rengaine-là n’est pas audible aux commerçants qui spéculent sur les prix («Na owabiyashara; wahulu ha rahisi; wadja waripwe zitswa ; washile bonanyawe !»).

 

Les hommes de lois qui monnaieraient la justice («Na pvanu owizani [la balance] wo mahakamani  wupvundzihe sindanu ; Ngo pvimawo nayi»). Elle ne saurait être audible, pour la simple raison que «riba utriya kibri na ufudhuli», et que sous son emprise «hutolwa she imani ; Huvalwa ni shewtani». Tout ce qu’il reste à l’artiste, aux victimes, c’est d’assaisonner le met («Triya putu ; endjeza eshingo») pour qu’il soit encore plus appétissant. Et si cela ne suffit pas, «triya putu, tamati ya bwati». «Yere vwalupu» (remet l’enveloppe !) : cette formule sacralisée sonne comme une malédiction que l’artiste, dans ses trois couplets, se propose d’exorciser (ngu shompeleyo). Ye duan ne wadi…

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