Pour sa seizième exposition photos, le poète et photographe Mab El Had propose sa nouvelle création «Le voyage intérieur» à l’Alliance française de Moroni. Une exposition-vente en trente-deux crépitements d’un voyage intérieur qui appel à la découverte de la beauté des îles Comores. Il dirige, également, son flash sur les aspects des rites sacrés ou profanes pratiqués sur les sites touristiques à travers la mythologie comorienne dans ce qu’elle a de croyances et pratiques au niveau du patrimoine immatériel.
«Dans cette promenade visuelle j’interpelle le public sur la nécessité de valoriser notre patrimoine touristique encore méconnu à bien d’égard, par l’analyse des mécanismes et facteurs de transformation de ces paysages pour permettre la réinterprétation et la représentation des contenus historiques de ces sites à travers l’évolution de leurs aspects environnementale et philosophique», décrit l’ancien cadre à la gendarmerie nationale.
Dans ces trente-deux images Mab El Had expose jusqu’au 20 décembre prochain, des sites touristiques tel que le Lac salé à Bangwa kuni, la plage Wewe wewe à Ntsaweni, le pont naturel de Pangashiwa, la grotte Mbaye-Mbungufuli, l’île aux tortues, la chaine du dragon (Gu la Ipvwani).
Dans cette réflexion du poète se dégage ce paradoxe permanent ou apparent – c’est selon – du mélange du sacré et du profane dans un pays qui se veut être de religion musulmane depuis des millénaires et qui a pu faire dire à certains que le Comorien est demeuré largement animiste et vit son quotidien entre deux croyances.
«Du fait de ce va-et-vient entre des pratiques monothéistes profondément ancrées et des croyances animistes qui ont toujours coexisté, nous-nous devons de mettre en lumière ces croyances animistes qui représentent une patrie de notre patrimoine immatériel. Des moyens doivent être mis à la disposition des historiens et géographes pour nous permettre de sauver, pendant qu’il est encore temps, ce patrimoine qui court le risque de disparaitre», avertit Mab El Had.
Mahdawi Ben Ali