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Maore Jazz Festival 2025 I «Boul des Îles» signe son grand retour!

Maore Jazz Festival 2025 I «Boul des Îles» signe son grand retour!

Culture | -   Mahdawi Ben Ali

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Une émotion particulière marquera le rendez-vous : la figure fondatrice du folk comorien et auteur du mythique Tsanga nge utsangiwa remonte sur scène

 

Après plusieurs reports, l’édition 2025 du Maore Jazz Festival démarre, enfin, ce jeudi 6 novembre 2025 à Mayotte, pour prendre fin le dimanche 9. Entre jazz, folk et musiques métissées, l’événement célèbre la résistance culturelle et le souffle créatif de l’Océan Indien. Cette année, tous les regards se tournent vers le grand retour d’un nom mythique : «Boul des Îles», la figure fondatrice du folk comorien. Les notes s’élèvent à nouveau sur l’île aux parfums. Les instruments s’accordent, les voix s’échauffent, et Mayotte s’apprête à vibrer au rythme du Maore Jazz Festival, ce rendez-vous où les frontières musicales se dissolvent dans la brume du lagon.


Cette année, une émotion particulière traverse la programmation. En effet, Boul des Îles, légende vivante du folk comorien, remonte sur scène après de longues années d’absence. Qui, aux Comores, n’a jamais fredonné Tsanga nge utsangiwa? Derrière ce chant devenu une mémoire collective, se profile Abdallah Poundja, un des bâtisseurs de la modernité musicale comorienne.

Rester fidèle à l’esprit du festival

Cofondateur du mythique orchestre Ngaya, révélé au monde, notamment, par Découvertes Rfi en 1982, il a su donner aux mots et aux mélodies comoriennes une résonance particulière. Sans jamais publier d’album, il a, pourtant, gravé son empreinte dans l’âme musicale de l’archipel. Son retour à Maore Jazz a la saveur d’un retour aux sources, d’un hommage à la scène, à la vie, et à un public qui ne l’a jamais oublié. «Après plusieurs reports des dates, qui ont entraîné la défection d’artistes comme Natacha Atlas, Salim Ali Amir ou Sandra Mounam, nous avons finalement concocté une programmation tout aussi riche.

Elle reste fidèle à l’esprit du festival, bousculer les codes et franchir les frontières du jazz», confient les organisateurs sur leur page Facebook. Il est vrai que la programmation 2025 promet un voyage sonore sans escale. Burning Heads, Watoro, Socla Familia, K16 et bien d’autres fouleront la scène aux côtés de jeunes talents à suivre de près qui ont pour noms Fezou, Simpop Cvng&amp, Tor Montana, Djabi, Tanael Anagel ou encore Saandati.

Quand le jazz, comme la mer, revient après la tempête

Une génération montante qui symbolise la continuité et renouvellement, comme si le jazz lui-même offrait un relais pour un souffle nouveau des îles. «Il est vrai qu’il est déjà très compliqué, sur notre territoire, de mettre en place un projet culturel de qualité et accessible à tous. L’élaboration du Maore Jazz Festival n’y a pas échappé, surtout après le passage du cyclone Chido, qui a fait planer le doute sur la tenue de cette édition», laisse entendre l’équipe organisatrice. Mais le jazz, comme la mer, revient toujours après la tempête.

Et sur la scène de Mayotte, entre cuivres et tambours, entre improvisation et mémoire, le Maore Jazz Festival va continuer de tisser un pont lumineux entre tradition et modernité, racines et horizons. Un espace où l’on danse autant qu’on se souvient, où chaque note devient un fragment d’identité à célébrer. Pour Boul des Îles et la musique, cela sera, plus qu’un concert, un retour à la lumière. Et pour les organisateur de ce Festival, c’est une promesse tenue, celle de faire de la musique une manière de respirer ensemble et de ne pas se laisser étouffer par les aléas de la vie.

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