En avril 2026, Abidjan deviendra une scène-monde où les arts africains vont dialoguer, se confronter et se célébrer. Parmi les voix retenues pour cette 14ᵉ édition du Marché des arts du spectacle d’Abidjan (Masa), deux noms porteront les couleurs comoriennes à savoir Fouad Salim et Keïla. Deux trajectoires, deux sensibilités, mais la même promesse de faire vibrer l’archipel au cœur du continent du 11 au 18 avril 2026.
«Dans ce nouveau spectacle, Fouad Salim mêle l’intime et le collectif. Il se raconte à travers ses fragilités, ses éclats de rire et ses souvenirs, tout en dressant le portrait de la société comorienne avec ses contradictions, ses forces et ses blessures. Entre confidence et regard social, il transforme les instants du quotidien en récits vivants, en émotions partagées et en sourires complices, offrant au public un voyage où chacun peut se reconnaître», peut-on lire sur les plate-formes de l’évènement.
«Rayonnement croissant»
Cette sélection prestigieuse est le fruit d’un travail de fond. Du 3 au 5 décembre 2025, le Comité artistique international (Cai) du Masa s’est réuni à Abidjan, pour sa deuxième session technique, pour préparer une édition 2026 placée sous le thème évocateur : «Arts du spectacle en Afrique, outil d’intégration économique et sociale». Les vingt-trois membres du Cai ont passé au crible près de mille sept-cent dossiers de candidature provenant de cinquante et un pays enregistrés via la plateforme officielle du Masa.
Au terme de cet exercice exigeant, soixante artistes et groupes issus de vingt-huit pays ont été retenus. La direction générale du Masa a salué la rigueur du comité et la qualité artistique des propositions reçues et invité les lauréats à engager sans tarder les démarches administratives nécessaires pour leur participation à l’édition.
«C’est la première fois que le Masa enregistre un tel volume de candidatures, avec des dossiers provenant de cent trois pays. Plus remarquable encore, cinquante et un des cinquante-quatre pays africains ont manifesté leur intérêt pour y participer», devait révéler le directeur général du Masa, Abdramane Kamaté, selon qui cette dynamique témoignerait du «rayonnement croissant» de l’événement et des «efforts déployés» par le ministère ivoirien de la Culture et de la Francophonie pour en faire un rendez-vous international majeur.
«Résolument tourné vers l’avenir»
Cette édition s’annonce résolument tournée vers l’avenir. Un Village des Enfants initiera les plus jeunes aux arts vivants, tandis qu’un Village de l’innovation, installé au Palais de la Culture, explorera les liens entre création artistique, numérique, nouvelles technologies et intelligence artificielle. Une scène accueillera, également, des formations patrimoniales venues de différentes régions d’Afrique illustrant la rencontre féconde entre héritage culturel et expressions contemporaines.
Fondé en 1990, le «Marché des arts du spectacle d’Abidjan», le Masa, s’est imposé au fil des décennies comme un outil de référence pour le développement des industries culturelles africaines. En 2026, il entend consolider ce rôle en proposant à Abidjan un rendez-vous artistique et professionnel à la hauteur des attentes des créateurs, du public et des partenaires institutionnels. «A ce rythme, le pari semble déjà gagné. Jamais la Côte d’Ivoire n’avait accueilli un tel afflux de candidatures pour un événement culturel, toutes disciplines confondues». Et au cœur de cette effervescence, les Comores, portées par Fouad Salim et Keïla, viendront rappeler qu’un archipel peut aussi être un continent d’histoires, de rires et de talents.
