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Mazwadjuu de Bahani. Un levier du développement artistique et culturel

Mazwadjuu de Bahani. Un levier du développement artistique et culturel

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Samedi dernier, nous sommes allés à la rencontre de cette association de Bahani ya Istandra engagée pour le développement et la protection du patrimoine artistique et culturel. Mazwadjuu fédère les sept associations que sont Mazwadjuu danse, Mazwadjuu volet, Mazwadjuu artisanat, Mazwadjuu twarabu et Mazwadjuu Ulanga, entre autres.

 

Dans le cadre du développement et la protection du patrimoine culturel et artistique des Comores, l’association Mazwadjuu de Bahani ya Itsandra de tout arsenal prêt à relever le défi avec ses plus de deux cent quarante adhérents et six directions représentant, chacun, un domaine bien précis tel que l’art, l’artisanat, l’éducation et l’environnement. “Avec Mazwadjuu, l’adage ‘L’union fait la force’ prend tout son sens. Les associations de la fédération apportent, chacune sa pierre au développement de la ville. La direction générale tente à son tour d’apporter son soutien au niveau organisationnel et financier pour assurer la survie de chacune d’elles”, a expliqué un dirigean, Ouwes Mohamed.
L’équipe d’Al-watwan a rencontré Mazwadjuu Artisanat. Cette association réunit six couturiers et couturières aidés par une vingtaine d’apprentis. Ici on s’attache à la création de nouvelles modes essentiellement ancrées dans la tradition comorienne. Les couturières se penchent surtout sur la confection des habits traditionnels dont le djuba, djoho, dzagla, nkandu, kofia et le bushtwi.


Nous nous sommes rendus, également, dans leur atelier de haute couture plutôt bien garnie. Le lieu est plein de machines à coudre et leurs accessoires. Dans un autre, où sont exposées les productions, les murs sont couverts de nkandu, djuba, djoho ainsi que diverses autres créations à la fois masculines et féminines. Avec cette armada de stylistes, Mazwadjuu couture semble avoir retroussé ses manches contre le chômage. L’atelier collabore, parfois, avec Mazwadjuu cordonnier pour que, entre autres choses, leurs créations soeient en parfaite harmonie avec les chaussures du jeune cordonnier, Youssen Abdou.
“L’être humain, c’est une tradition et une culture. Nous ne pouvons pas prétendre être des stylistes comoriens sans valoriser les habits traditionnels. Nous allons essayer de rester dans l’originalité quant à la fabrication des habits liés au mariage traditionnel du anda. A l’heure actuellement, nous faisons fasse au problème de la contre façon qui malheureusement nous gêne considérablement”, se plaint le styliste, Ouwes Mohamed.

Un devoir...

Actuellement Mazwadjuu travaille main dans la main avec la direction générale de l’Environnement et des forets (Dgef) au niveau de la sensibilisation et l’éducation sur les aires protégées nouvellement créent. Ici aussi on se donne à fond “pour la découverte et la protection des potentialités écologiques, écotouristique et culturelles du Parc national Karthala. Dans cette lancée, Mazwadjuu théâtre a pris le flambeau et multiplie les créations sur la protection de l’environnement et le patrimoine naturel des Comores.


A leur dernier manifestation initiée par la Dgef en collaboration avec la coordination du Réseau national des aires protégées (Rnap) et la mairie de d’Itsandra-djumwa shogo, Mazwadjuu théâtre a présenté dans une prestation mise en scène par Ali Djae Youssouf, les dangers auxquels feront face les Comores avec la destruction de l’environnent et des potentiels que renferme le patrimoine naturel. Selon le metteur en scène de Mazwadjuu théâtre, Ali Djae Youssouf Issihaka, “L’association se sent très concernée par cette bonne cause non seulement du fait que le siège du Parc national Karthala se trouve à Bahani mais aussi et surtout parce que c’est notre devoir envers ce pays que nous chérissons. Dorénavant, nous allons essayer de protéger les patrimoines naturel des Comores, du moins ce qui se trouve à Bahani, à l’instar de la grotte du Capitaine du Bois et le Lac Hantsongoma”.

... un mode de financement et...

Le service financier de l’association a fait du twarabu sa principale source de revenu étant donné qu’avec ce genre de musique très prisé par toutes les catégories sociales de la localité de Bahani et son proche voisinage. Cela permet de générer un maximum de recette. En effet, chaque prestation, tous les membres de l’association sont priés d’apporter leur soutien financier sous forme de cotisation. Pour capter au maximum l’attention de tous, Mazwadjuu Twarab propose des prestations live. Elle a ses propres instruments ainsi qu’un orchestre bien équipé et organisé. En formant par ailleurs les jeunes sur le maniement des instruments musicaux, il assure la relève d’une génération à une autre. Apres chaque prestation, Mazwadjuu danse, à l’instar de toutes les autres associations sœurs de la fédération, est tenue de verser 20% des recettes au budget de l’association Mazwadjuu.


Cette troupe de danse participe à plusieurs manifestations sociales et culturelles notamment les concours, les mariages traditionnels, le passage de hautes personnalités étrangères aux Comores. “Le anda constitue une véritable bouffée d’oxygène pour la caisse de l’association. A l’occasion de chaque mariage traditionnel, une enveloppe nous est destinée. L’instance traditionnelle suprême du mila na ntsi de la ville, le Wufoma mdji, nous accompagne aussi dans la plus part de nos activités socioculturelles”, complète Ali Djae Youssouf.

... une communication

Pour populariser au maximum leurs manifestations socioculturelles, l’association s’est doté de son outil de communication, la Radio, télévision Mazwadjuu. Rtm, c’est son nom, diffuse des émissions sur le sport, les arts et la Culture, culturelles, l’environnement, les activités économiques et, surtout, l’éducation. Elle couvre les régions de Mbube, d’Itsandra et de Banbao et est également accessible via internet dans les zones non couvertes par émetteur.
Mazwadjuu qui a vu le jour le 13 mai 1990, se présente aujourd’hui comme étant le “portail” du développement de la ville de Bahani ya Itsandra. En plus de son dévouement pour la protection de l’environnement, pout l’artisanat, l’art et la culture, elle s’active beaucoup dans le domaine de l’éducation notamment en donnant un coup de main à la coopérative chargée des cours de soutiens aux élèves en salle d’examen. A ce propos, elle projette d’ouvrir une bibliothèque dont le bâtiment destiné à le recevoir est actuellement en chantier. “C’est une excellent initiative de réunir tant de jeunes autour de tant d’activités. Cela renforce la cohésion sociale et empêche surtout les jeunes de sombrer dans la loisivité avec les conséquences que cela suppose”, s’est réjoui un membre de Mazwadjuu théatre, Nadhur Moussan

Mahdawi Ben Ali

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