Désormais ou presque, il faut attendre un mashuhuli pour voir les Comoriens bouger au rythme des danses traditionnelles. Seules quelques associations locales, à l’instar de Mbeni Ngoma, s’inscrivent à contrecourant en faisant la promotion de ses disciplines artistiques. Dix ans après sa création en 2011, cette troupe du nord-est de l’île de Ngazidja ne rate pas une occasion de les présenter aussi bien au public comorien qu’à l’étranger. C’est ainsi qu’en février 2020, elle a représenté les Comores à la 34eme édition du Festival Surajkund en Inde.
“Le but de Mbeni Ngoma est de contribuer à la promotion et la conservation du patrimoine culturel immatériel pour aider au développement économique et culturelle des Comores à travers la culture de la Paix. Notre association s’est ouverte à tous les Comoriens qui désirent comme nous, développer et protéger les traditions du pays”, a expliqué son président, Saïd Djaffar.
La compagnie est également une grande habituée des festivals de danse traditionnelle à Ngazidja pour en avoir organisé ou pris part, à plusieurs reprises, et remporté des trophées. En avril 2021, elle a décroché le premier prix de la première édition du festival des communes (Fesco) initié, notament, par la gouverneure de Ngazidja, Mhoudine Sitti Farouata. Avant le Fesco, la compagnie de Mbeni a soulevé, en 2018, les deux premiers trophées de la quatrième édition du festival Gombesa.
“Pour ouvrir plus encore de perspectives à la danse traditionnelle comorienne, nous nous sommes affiliés au Conseil international des festival folklore et d’Art traditionnelle (Cioff mondial), partenaire accrédité du Comité Pci de l’Unesco, lors du 45ème congrès mondial du Cioff au Pérou en 2015. Nous n’avons d’yeux que pour le développement de la danse traditionnelle”, assure le président de Mbeni Ngoma.
Un an après sa création, Mbeni Ngoma a mis en place le festival Mgamdji qui ne cesse de prendre de l’ampleur. Cette année, elle va organiser sa septième édition qui va aller au-delà de la danse traditionnelle. En effet, en plus de la danse traditionnelle, cette édition devrait mettre l’accent sur le twarab, la gastronomie et la flute.
Le porte-parole de l’association, Moussa Mbae Assoumani alias Pnatcho, estime pour sa part, que les associations de danse traditionnelles “manquent de visions”. “On ne peut pas espérer être soutenu si on ne se met dans des dispositions de le mériter, notamment en mettant en place des structures et des actions qui rendent visibles. Tsanga nge utsanguiwa, dit l’adage”.
Selon lui, il faudrait, en plus, créer des Grands prix de compétitions nationales de danse traditionnelle, développer les échanges entre les îles dans ce domaine dans le but, notamment, d’enrichir les différents styles d’expression et, enfin, s’ouvrir résolument à l’internationale