Dans le cadre de la candidature des médinas des Sultanats historiques des Comores sur la liste du Patrimoine mondial de l’Unesco, le Cndrs a tenu un atelier de restitution, samedi 7 septembre, après près de deux semaines de travail sur le terrain. Il s’agissait pour une équipe composée d’experts nationaux et de deux expertes étrangères, Elise Garcia et Alexandrine Wadel, de soumettre leur rapport tout en présentant quelques suggestions.L’équipe a travaillé sur la mise à jour des périmètres de protection liés à la candidature du patrimoine mondial et à la gestion du site sériel, le suivi des repérages et la réflexion sur les enjeux liés au développement urbain, historique et actuel des médinas, et a établi un diagnostic préliminaire des enjeux majeurs liés à la conservation et à la valorisation du contexte urbain, des espaces monumentaux urbains, ainsi que des monuments et édifices historiques. Les deux expertes internationales comptent poursuivre ce travail avec les membres de l’équipe nationale.
Un patrimoine culturel «unique»
Toutefois, il n’est un secret pour personne que le patrimoine bâti des Comores est en détresse face à l’action de la nature et, surtout, à celle de l’Homme. «La loi de 2020 sur la protection du patrimoine doit impérativement être appliquée pour mettre fin aux nombreuses violences que subissent les patrimoines des Comores qui constituent encore notre fierté malgré les nombreux dégâts dont ils subissent. La nouvelle loi dispose de sanctions contre les malfaiteurs mais, malheureusement, elle n’a jamais été appliquée», déplore le directeur du Cndrs, Dr Toiwilou Mze Hamadi.Pour sa part, un membre de l’association «Medina Wiratha» soutient, dans la foulée, que la loi doit, «avant tout» être vulgarisée.
Estimant que de nombreux monuments sont en danger, les experts nationaux et internationaux ont émis, dans un rapport, des observations et des recommandation, notamment, la stabilisation des structures en danger en attendant leur restauration complète, tenir des formations sur les techniques de construction traditionnelles spécifiques aux îles Comores, valoriser des ressources locales pour réduire les coûts et promouvoir l’autonomie, mettre en place un engagement direct des habitants pour restaurer et maintenir les monuments historiques et réintégrer les édifices historiques dans la vie quotidienne et communautaire.«La conservation des sites historiques des sultanats des Comores requiert une approche intégrée, combinant expertise technique et engagement communautaire. Nos recommandations visent à assurer la préservation durable de ce patrimoine culturel unique, tout en enrichissant la vie sociale et économique locale», résume le rapport.