logo Al-Watwan

Le premier journal des Comores

Meurtre chez Comores comedy club / Une histoire de sandwich qui a mal tourné, l'enquête confiée à l"nspecteur Fanenya, de la brigade Mapuzi,

Meurtre chez Comores comedy club / Une histoire de sandwich qui a mal tourné, l'enquête confiée à l"nspecteur Fanenya, de la brigade Mapuzi,

Culture | -   Dayar Salim Darkaoui

image article une
Une heure trente de spectacle, dans lequel le Ccc s’est employé à se réinventer. Pour cette dixième édition du Ccc, rien ne semble avoir été laissé au hasard. Des lumières, à la musique en passant par les sketchs. Sans compter un tour d’illusionnisme. Et le meurtre dans tout ça? C’est peut-être une histoire de sandwich qui a mal tourné…

 

Il est 20h passées, vendredi 2 août. Un corps gît sur la scène sombre de l’Alliance française de Moroni. Un «acte ignoble» a été commis dans les coulisses du Comores comedy club (Ccc). Les portes de la salle de spectacle sont closes. Il y a foule pour cette dixième édition du Ccc. Le coupable n’est autre qu’un de ses collègues humoristes, ou peut-être bien un spectateur. L’inspecteur Fanenya, de la brigade Mapuzi, ne compte en tout cas pas le laisser s’en tirer à si bon compte. «J’ai résolu pas mal d’affaires à travers le monde. Le 11 septembre, les gilets jaunes, la famine aux Comores…». Pantacourt, chemise rentrée, chaussettes roses, l’homme a tout d’un clown. Mais il peut compter sur l’expertise de l’agent Mayele.


Premier constat, c’est qu’«il a été assassiné par quelqu’un d’autre». Évidemment. Mais qui? Les humoristes se relaient sur scène pour faire leur déposition. Encore aurait-il fallu que leurs propos aient quelque rapport avec le meurtre. Qu’importe, le commissaire ne manque pas de raccourcis. «Petit ! Cela veut dire qu’il aurait pu assassiner la victime, et s’enfuir ni vu ni connu», insinue-t-il s’agissant du plus petit de taille du groupe. Sherlock Holmes a dû se retourner dans sa tombe.
L’enquête pour meurtre vire au procès. «Nous avons plein de belles choses. Nous avons l’Ortc. La seule chaîne au monde qui filme le journal avec un Wiko». La télévision nationale en a pris pour son grade. Tout comme la société nationale d’électricité. «Ma-mwe ou Sonelec, peu importe. Il ne fallait pas changer de nom, mais de comportement». Les coupures à répétition ne passent apparemment pas. La seule institution à avoir tiré son épingle du jeu, c’est le Cosep, dont le travail abattu lors du passage du cyclone Kenneth a été vivement salué. On ne peut pas en dire autant de «la solidarité internationale». Un milliard d’euros de dons en moins de soixante-douze heures au profit de Notre-Dame de Paris, contre moins d’un million d’euros accordé aux Comores un mois après Kenneth. «Le monde nous a montré que Notre-Dame de Paris vide vaut mieux que les Comores avec les Comoriens et la mosquée de Badjanani».


Une heure trente de spectacle, dans lequel le Ccc s’est employé à se réinventer. Que ce soit au niveau de la lumière, de la musique ou des sketchs, enrichis notamment par un tour d’illusion. Et le meurtre dans tout ça? C’est une histoire de sandwich qui a mal tourné. L’inspecteur Fanenya, qui s’est démasqué tout seul comme un grand, est tombé sous les balles de l’agent Mayele. Mais le spectacle était bien trop beau pour s’achever sur cette note tragique. Quand l’illusionniste est donc remonté sur scène, c’est pour ressusciter le mort, et baisser les rideaux en danse autour du titre culte de Michael Jackson, Thriller. Dans la joie et la bonne humeur

Commentaires