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Mode. Allaoui Mmadi de Nkuhuru I Je mélange le Streetwear et la haute couture

Mode. Allaoui Mmadi de Nkuhuru I Je mélange le Streetwear et la haute couture

Culture | -

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Le styliste et étudiant comorien au Sénégal, Allaoui Mmadi alias Maestro, s’est frayé un chemin dans le monde de la mode avec sa marque Nkuhuru(Nkr). Produit au pays de la Teranga, Nkr se vend aux Comores, en France et “bientôt au Maroc, en Chine et en Ouganda”. Sa mixture propose une gamme multiple et diverse qui va du T-shirts simple à la robe en Shiromani, Sahari à la veste en passant, notamment, par la coque de téléphone. Quand le Streetwear et la Haute couture ne font qu’un. Interview.

 

Pourquoi “Nkuhuru”?
Lorsque j’ai eu l’idée de créer une marque, j’ai voulu un nom résolument original. Comme je me lançais dans le Streetwear, je voulais un nom qui va avec. J’ai, donc, choisi Nkuhuru (“Dur” en français, ndrlr) qui s’abrege en “Nkr”. La difficulté de la prononciation du mot et le son lui même veulent simplement montrer que dans la vie rien n’est facile, les dures épreuves et les choix qui sont inévitables dans la vie.

Qu’est-ce qui vous a poussé au stylisme?
C’est un monde que j’aime beaucoup depuis mon adolescence. J’ai toujours rêvé de créer ma propre ligne de vêtements. J’ai personnellement créé un style plutôt bien apprécié. C’est ce qui m’a convaincu à me lancer dans l’aventure et à créér des pièces pour en faire bénéficier tout le monde.

Qu’est-ce qui vous différencie des autres, votre touche personnelle?
Mes créations naviguent entre plusieurs styles ce qui fait que beaucoup y trouvent leur goût. Ces styles peuvent être vus sur ma nouvelle collection Haisa sur mon site nkuhuru.com.
Ma touche personnelle c’est le mélange du Streetwear à la haute couture, tout en laissant cette empreinte culturelle avec l’utilisation des tissus de chez nous comme le shiromani, le sahari voire même des noms de modèles qui montrent cette appartenance comorienne.

Travaillez-vous avec d’autres marques ou stylistes?
D’habitude, je travaille seul pour la création de mes modèles. J’engage des modèles photos, pour la plupart, des Comoriens vivants ici et que je remercie pour leur engagement et leur professionnalisme. Avec cette nouvelle collection, Haisa, j’ai voulu m’ouvrir un peu plus encore.
Pour ce faire, j’ai collaboré avec la styliste Houdhayfata Saïd qui porte le voile et qui est passionnée de mode. J’ai mentionné le voile car, trop souvent, les femmes voilées ne sont pas prises en compte par beaucoup de marques ce qui est dommage. J’ai voulu montrer qu’elles aussi font parties du monde de la mode.


D’où puisez-vous votre inspiration?
Ce serait très difficile de le dire car elle me vient de partout. Ce dont je vois, touche, voir même mes voyages…

Rencontrez-vous des difficultés en tant qu’étudiant et styliste et installé dans un pays étranger?
Les difficultés que j’ai eu à rencontrer au tout début de cette belle aventure étaient le manque de temps. Combiner les heures de cours et mes activités de créations n’a pas été facile mais j’ai su m’adapter. Il y a aussi le manque de ressources. Mais pour le reste, je n’ai pas eu de problèmes particuliers car je suis dans un pays accueillant où il fait bon vivre et où on s’intègre facilement. Sans compter la présence d’une forte communauté comorienne. Nous nous soutenons entre nous ce qui fait que je ne me sens pas dans un pays étranger.

Comment va votre entreprise?
La marque Nkuhuru se porte à merveille. Nous bénéficions d’une forte croissance au niveau du chiffre d’affaires mais aussi d’une clientèle d’origine diverse. Nous-nous en réjouissons. Je ne peux que remercier le bon Dieu pour cette belle aventure et la communauté comorienne qui me soutient beaucoup.

Que faites-vous pour vulgariser votre marque Nkuhuru?
Notre politique se base sur la qualité au meilleur prix. Nous faisons de la publicité et organisons des événements divers pour faire connaître nos créations. Nous continuons à habiller des artistes comoriens et à l’instar d’ailleurs du rappeur, Cheikh Mc, lors de ses derniers concerts au pays de la Teranga, Is’sm Bilal, Chucky Mista Res, Tony King, Pedro Karim, ou encore le parolier du Karthala au dernier Masa (Le Marché des arts du spectacle d’Abidjan, ndlr).

Que conseilleriez-vous aux jeunes qui souhaiteraient se lancer dans la mode?
… de ne jamais abandonner quelles que soient les difficultés rencontrées. Je leur dirais de ne pas hésiter, à se lancer dans l’entreprenariat car cela peut changer leur vie. Il faut croire en soi et aller jusqu’au bout de sa passion. Il faut continuer à rêver nos vies et surtout à vivre nos rêves.
Au final, même si un projet n’aboutit pas, sachez que l’on sort toujours gagnant, soit en connaissances soit en relations. Ce qui, tôt ou tard vous sera utile. Donc on peut dire que chaque échec est une réussite en soit car on gagne plus en expérience.

Propos recueillis par
Mahdawi Ben Ali

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