La région de Mbude et son chef-lieu, Ntsaweni, ont rendu hommage, mardi à la grande mosquée de la localité, à celui qui est considéré comme étant le premier propagateur de l’Islam aux Comores. La cérémonie qui a été honorée de la présence d’ulémas, de notables, des autorités politiques de Ngazidja, a débuté par un collectif de verset du Saint-coran.
A cette occasion, le hatub de Ntsaweni, Fundi Ismaël Ali Moilim, est revenu sur la vie de Mhasi wa Fesimayi dit Mtsamwindza et notamment de son voyage pour les terres saintes de l’islam en 634, avec son ami et roi de Bandamadji la-Domba, Febedja Maanbwe.“En cours de route, vers le Yémen à Katoila, ils ont appris le décès du prophète Muhammad. Febedja Maanbwe aurait renoncé au voyage, selon la tradition orale, et Mtsamwindza a poursuivi son chemin. Il y a appris l’Islam avant de revenir l’enseigner au pays”. Ici, il a organisé des prêches en faveur de la nouvelle religion, appris aux gens, notamment la circoncision et la swalat, selon le hatub fundi Ismaël Moilim.
«Absence remarquée»
“Ce que le uléma feu Cheikh Youssouf a enseigné sur Mtswamwindza s’est révélé. Il n’était malheureusement pas vivant lorsqu’un travail scientifique est venu, en 2010, le confirmer grâce aux fouilles archéologiques dirigées par l’étudiant à l’Université de Dar-es-Salaam, Moustakim Ibrahim”, a raconté le chef des ulémas de Ntsaweni, Mohamed Soidiki Mdoihoma.
Les travaux de Moustakim Ibrahim et de l’enseignant-chercheur tanzanien, Félix Chami, sous la fondation de l’ancienne mosquée de vendredi de Ntsaweni, ont révélé les restes d’une construction portant toutes les caractéristiques d’une mosquée. “L’étude des objets trouvés au sous-sol de la mosquée parmi lesquelles des perles et de la poterie, prouve l’existence d’une mosquée datant du 7e siècle, la première mosquée de la sous-région. Les traces sur les murs montrent visiblement un mimbar et un mihrab indiquant, ainsi, que c’était une Mosquée de vendredi”, a insisté le jeune doctorant en archéologique préhistorique, Moustakim Ibrahim.
Enfin, Ali Mlahaili, a remercié toutes les personnes qui ont bien voulu honorer de leur présence l’hommage à Mtswamwindza. Il a, cependant, regretté “l’absence remarquée” des autorités nationales, notamment de l’Union. “Elles doivent comprendre que l’histoire de Mtswamwindza n’est plus un mythe comme le soutenaient certains. Les conclusions des fouilles archéologiques ont mis fin à ce débat scientifiquement prouvée. L’Etat a intérêt à donner sens à ce patrimoine national et régional”, a soutenu l’ancien ambassadeur des Comores à Paris.
Mahdawi Ben Ali