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Musique : Adina célèbre ses quarante ans de carrière ce samedi

Musique : Adina célèbre ses quarante ans de carrière ce samedi

Culture | -   Nassila Ben Ali

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Pour ses quarante ans de carrière sur la scène , Adina, fils du célèbre chanteur de Twarab des années 70, Said Mohamed Taanchik organise une soirée de gala à l’hôtel Le Retaj demain samedi 16 décembre. Une soirée à travers laquelle l’artiste aux sept albums se prépare à faire vivre à son public toutes ses périodes. De baby jean, à Blue jeans, en passant par Les Kart’s, Ange-noir et Ngaya, le fils ainé de Taanchik veut laisser ses empreintes et écrire son histoire avec un “H” majuscule.

 

Adina  musicien, chanteur interprète et compositeur comorien né à Moroni en octobre 1954 célèbre ses quarante ans de carrière ce samedi à l’hôtel le Retaj. “Quarante ans de carrière et non quarante ans depuis mes débuts dans la musique, sinon ce serait à peu près quarante-cinq ans”, précise le chanteur. Pour cet événement, le chanteur sera accompagné de plusieurs amis et artistes d’enfance et de la nouvelle génération, notamment Salim Ali Amir et Ngaya, Armand, Guigui les anciens du groupe “Les Karts”, Lee Nossent et Malha, entre autres. 

Adinani Saïd Mohamed Taanchik, de son vrai nom, a hérité le génie de la musique et l’amour de la chanson de son père feu Saïd Mohamed, un chanteur moronien, devenu Taanchik le jour où une autorité française de l’époque avait apprécié sa voix en disant qu’il avait un “Ton chic”. D’où Taanchik.
Pour la petite histoire, Adina est autodidacte en matière de musique. A en croire cet auteur de sept albums, il a appris la musique en regardant jouer ses grands cousins du groupe “Blue jeans”, à savoir, Dr Abdallah Islam, Hassan Bodi, Omar Ali, Solange.

Avec Saïd Mohamed Saïd Djaffar alias Guigui, Ali Afande, Youssouf Djaffar, Adina va former les “Baby jeans”, un groupe d’autodidactes qui a appris tout seul à jouer, en regardant, notant et imitant leurs grands frères. “Après la répétition des grands, on allait jouer avec les instruments et finalement on est devenu des musiciens”, a indiqué l’auteur de  “Chaïma” avant de mentionner que Ali Afande s’initiait à la batterie, Guigui à la guitare Basse, Youssouf Djaffar à la guitare d’accompagnement et lui à la guitare solo. 

Après cette phase d’apprentissage, Adina jouera dans presque tous les groupes musicaux de l’époque, notamment, “Blue jeans”, “Les Kart’s” (Enfants de Karthala), “Ange-noir”, “Ngaya”, entre autres. Tout au long de son parcours, il apprendra à jouer de plusieurs instruments, à savoir, la batterie, la guitare, le piano, l’harmonica et l’accordéon. “Avant je chantais et jouais la guitare solo uniquement et après je me suis exercé sur les autres instruments”, a-t-il déclaré.
  

   
Plus de 100 chansons

Ce multi-instrumentiste deviendra également un chanteur de renommée. Aux côtés d’Ali Afande, Adina s’initiera à la composition des chansons, même s’il accepte que pour les chansons de Twarab, son petit frère Tintin Taanchik, lui a insufflé un petit quelque chose. “Ali Afande m’inspire beaucoup en matière de composition “, a dit cet auteur de plus d’une centaine de chansons.

Sa première chanson sera “Ndzaya”, une chanson engagée qu’il aura composée en 1975 après l’indépendance pour, dit-il, montrer aux Comoriens que c’est désormais contre la faim qu’il nous faudra lutter.

En quarante ans de carrière, ce père de quatre enfants dont trois garçons (Nasser, Idrisse et Assad) et une fille (Maïssam) est l’auteur de sept albums et plus d’une centaine de chansons. “Le huitième album est déjà fait il reste le mixage et d’ici la fin de l’année, il sera inchallah disponible”, a-t-il informé. Et parmi ses chansons, l’auteur de “Maneno mendji mendji” pour sa femme qu’il remercie pour son soutien, sa compréhension et sa résistance, a un faible pour une autre chanson : “Zimo mdro”.

“Il m’arrive d’oublier là où je veux me rendre quand je l’entends quelque part”, a-t-il fait savoir. Adina aura composé plusieurs chansons pour des amis ou des membres de sa famille. On notera par exemple “Chaïma” pour sa nièce, “Assad”, son fils, “halal”, l’album dédié à sa fille Maïssam, entre autres. Pour montrer qu’il est le fils de Taanchik, dans son premier Album, il reprendra “Ye matso”, une chanson que son père a composée pour parler de la cataracte.
Avec ses groupes musicaux, Adina aura marqué le temps. Il a animé presque tous les concerts et bals avec ses amis.


De la comptabilité à la musique

Pour la petite histoire, un jour il a été sanctionné et enfermé par le surveillant général du lycée de Moroni de l’époque et sera libéré pour aller animer le bal du commissaire général (un Français). Devant une vingtaine d’artistes africains, il aura remporté le concours de la Biao (actuellement Bic) qui a eu lieu à Moroni, puis à Paris.

Comptable dans plusieurs sociétés dont Eso standard, Société comorienne des hydrocarbures (Sch), Sagc, Imprimerie nationale, Adina démissionnera pour se consacrer à sa vocation de musique qui “m’a beaucoup servi, notamment avec les études, mais également pour celles de mes enfants”, a soutenu celui qui a chanté “Budu gali huwawa”. Adina racontera qu’il a payé ses études universitaires à Madagascar et il a construit sa maison même s’il aura fallu attendre vingt-deux ans.

Depuis les années 90, Adina mènera une carrière solo (un piano-bar) et deviendra un animateur, un One man band, dans les hôtels et restaurants de la place dont Galawa et Hôtel Itsandra. Après ses belles prestations à Galawa, ancien complexe hôtelier du groupe sud-africain Sun international, l’auteur d’”Un week-end à Dzaudzi”, sera embauché en 1992 pour jouer dans un hôtel en Afrique du sud.

 

 

 

Trois ans après, il retournera à Moroni et animera, toujours en One man band, les soirées à l’Hôtel Itsandra au cours desquelles, il sera remarqué par de riches Ougandais qui vont l’inviter pendant dix jours à animer les cérémonies de mariages de leur fille. En 1996, il travaillera à Dubai comme “démonstrateur d’instruments” dans un magasin. Adina aura participé à plusieurs grands événements musicaux sur le plan international, notamment le XIXè festival musical de Canada.

“En tout cas, la musique m’a valu beaucoup d’honneurs que je n’aurais eus nulle part ailleurs, et ça j’en suis sûr”, a-t-il fièrement déclaré à Al-watwan clamant haut et fort sa fierté d’être musicien et chanteur, sa fierté d’être le fils de son père, un père qui assistera à son premier concert et qui l’encouragera à aller de l’avant, même s’il lui conseillera de ne pas oublier ses études.

“Merci papa pour m’avoir transmis cette passion”, a lancé l’artiste. Pour rendre hommage à son père, Adina prépare avec ses frères Tintin et Sedo un projet d’album qui comportera toutes les chansons de leur célèbre paternel qui avait “un ton si chic”.


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