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Musée national I Un gardien du patrimoine

Musée national I Un gardien du patrimoine

Culture | -

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Le Musée national des Comores du Centre national de documentation et de recherches scientifique, Cndrs, présente un éventail de richesses historiques, artistiques et culturelles. Il couvre l’archéologie, l’anthropologie sociale et culturelle ainsi que la volcanologie, les sciences de la Terre, entre autres.

 

Créé en 1988 et inauguré en 1990 par le président feu Saïd Mohamed Djohar le musée national des Comores retrace et abrite le patrimoine culturel, historique et artistique des Iles de la lune. Il renferme quatre salles d’exposition de plus de 300 m2. Une des salles est dédiée à l’histoire des Comores, l’archéologie, l’art et la religion. Les muséologues du “Centre” ont retracé l’histoire des Comores, du IXème à nos jours notamment à travers des expositions photos, des tessons et des manuscrits. “Je salue le travail fourni par le service d’entretien du musée, qui avec des moyens humains et matérielles plutôt limités, arrive à sauvegarder notre patrimoine matérielle et immatérielle des Comores”, appréciait, hier, le responsable du musée, Ali Tabibou.

Des gravures sur les sultans, leurs demeures, les villes et paysages, sont présentées et permettent de remonter visuellement la période des sultanats au niveau des quatre îles de l’Union. Les récentes recherches laissent entrevoir l’organisation spatiale du Comorien tels que son mode de vie, son architecture, son art, ses objets quotidiens. Un pan de la salle d’histoire est consacré à l’”architecture de défense” qui s’est développée de 1793 à 1820 pour stopper les razzias malgaches. Elle met en exergue l’art de la pierre visible notamment avec la Citadelle de Mtsamdu ya Ndzuwani.
Dans la salle consacrée à la volcanologie et les sciences de la Terre sont exposés une collection de différentes roches volcaniques, des photos aériennes du massif du Kartala et de celui de La Grille.

Une maquette vous permet de voir une coupe transversale du globe, des Antilles à la Réunion, avec les différentes couches géologiques et les principaux volcans.
Une autre maquette mette en exergue la cheminée sommitale et les fissures de la montagne du Kartala. Son cratère surprend à la fois pour sa forme de trèfle et ses cheminées désignées sous les noms de Shungu shanyumeni (nouvelle cheminée) et Shungu shahale (ancienne cheminée).

Origine inconnue

Pendant ce temps, dans la salle “Océanographie et Sciences de la Nature” sont visibles des échantillons de la faune et de la flore terrestre et marine. Tels ces oiseaux de mer et le Gorge mouche du Kartala au plumage terne et au “comportement discret”. A ce niveau, il faut peut-être rappeler que l’origine du Gorge mouche demeure toujours inconnue et qu’il ne lui a pas trouvé de proche parent dans notre région de l’Océan Indien. Une vitrine animée vous fait apprécier, avec sons et lumières, les oiseaux endémiques des Comores. Pas loin de là, trône fièrement le poisson fossile, le cœlacanthe, qui a déjà vécu il y’a trois cent cinquante millions d’années, un important symbole des Iles de la Lune.

“Espèces menacées”

“Une cœlacanthe prégnante a récemment été péchée. Elle a fait l’objet d’études grâce à une collaboration entre le Cndrs et le musée de l’homme de Paris, en France. Cette découverte va faire l’objet d’une exposition au musée et va en permettre d’enrichir un peu plus l’institution”, a précisé Ali Tabibou.
Sur le plafond est exposé la Roussette de Livingston, une espèce de chauve-souris du genre Pteropus. C’est l’espèce de chauve-souris la plus grosse et la plus rare de l’archipel des Comores avec son 1,40 m. Selon un rapport de l’Union international pour la conservation de la nature (Uicn), elle fait partie des cent espèces les plus menacées de la planète.

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En salle d’Anthropologie sociale et culturelle est mise en évidence des données et des objets de la vie quotidienne, de la culture et de l’environnement. On y trouve une ancienne fabriquée à base de bois et de feuille de cocotier ainsi que tous les objets décoratifs traditionnels de l’intérieur comme de l’extérieur. Une large vitrine est réservée à la production artisanale, tels des bijoux, des nattes en feuilles de cocotier tressées, de meubles d’intérieur traditionnels. Le sous-sol du musée est dédié, en grande partie, à l’exposition des modes vestimentaires et des traditions folkloriques ainsi que tout l’arsenal lié au “grand mariage” ou anda.

“Se renouveller”

Dans ce rayon des traditions folkloriques sont présentés tous les anciens instruments musicaux venus, à la fois de la civilisation arabe, occidentale et surtout africaine.
Selon le directeur Cndrs Toiwilou Mze Hamadi, l’institution est en train de réfléchir comment faire pour enrichir d’avantage le musée et éviter une certaine monotonie dans les expositions. “Le Cndrs a l’obligation à la fois de préserver et de faire découvrir les patrimoines des Comores. En ce sens nous avons mise en place une politique de fidélisation du public. Nous comptons également aller vers lui grâce à des expositions”, projette, le directeur général du centre, Toiwilou Mze Hamadi.

Mahdawi Ben Ali

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