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Médinas des Sultanats historiques des Comores I Le dossier d’inscription est déposé à l’Unesco

Médinas des Sultanats historiques des Comores I Le dossier d’inscription est déposé à l’Unesco

Culture | -   Mahdawi Ben Ali

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Le pays doit suivre tout un processus avant l’inscription effective prévue l’année prochaine

 

Après le forum de validation de la proposition d’inscription des médinas des Sultanats historiques des Comores au patrimoine mondial, tenu le 24 janvier à l’hôtel Retaj Le Moroni, le dossier a, officiellement, été déposé au Centre du patrimoine mondial de l’Unesco, le 30 janvier dernier. Cela en présence d’une délégation composée de la ministre par intérim de l’Education nationale, de celui, par intérim, des Arts et de la Culture, du gouverneur de Ngazidja, de l’ambassadeur délégué permanent des Comores auprès de l’Unesco, ainsi que du directeur général du Centre national de documentation et de recherche scientifique (Cndrs).Ce dépôt «représente bien plus qu’une simple candidature» avait déclaré, lors du forum, l’ambassadeur des Comores auprès de l’Unesco, Dr Bajrafil, «mais c’est aussi une reconnaissance de l’héritage exceptionnel des Comores et un plaidoyer pour sa préservation et sa transmission aux générations futures».

Un «premier pas décisif»

Pour sa part, le directeur général du Cndrs, Dr Toiwilou Mze Hamadi, a soutenu que les médinas de Mtsamdu et Domoni à Ndzuani, et celles de Moroni, Ikoni, Itsandraya et Ntsudjini, «témoignent de siècles d’échanges culturels, d’architectures uniques et de traditions vivantes qui méritent d’être protégées et mises en valeur sur la scène internationale».Le directeur du Centre du patrimoine mondial de l’Unesco et ses collaborateurs ainsi que le Chef de l’Unité Afrique ont souligné l’importance de cette initiative et de l’engagement des Comores dans la préservation de leur patrimoine. Ce moment symbolise l’aboutissement de plusieurs années de travail rigoureux, d’études approfondies et de consultations avec des experts nationaux et internationaux.


Ce dépôt constitue, ainsi, un premier pas décisif vers une reconnaissance mondiale qui pourrait transformer la perception et la gestion du patrimoine comorien. Il ouvre également des perspectives à un accompagnement international en matière de conservation et de promotion du tourisme culturel durable. «L’inscription d’un site au patrimoine mondial implique des responsabilités en termes de protection, de conservation et de gestion. Le Cndrs, en tant qu’institution en charge du patrimoine, doit bénéficier d’un soutien financier et technique renforcé, pour suivre les recommandations de l’Icomos et de l’Unesco concernant la gestion des médinas, mettre en place des projets de restauration, de réhabilitation, de valorisation, et chercher des financements externes», a martelé le directeur du Cndrs.

«Maximiser les chances»

Après le dépôt du dossier de candidature, plusieurs acteurs clés doivent jouer un rôle stratégique pour maximiser les chances d’acceptation et assurer une gestion efficace des médinas, une fois inscrites. L’inscription au patrimoine mondial c’est aussi une décision politique prise par le Comité du patrimoine mondial composé de vingt et un États membres élus. «Pour garantir le soutien nécessaire, l’État comorien doit mener un lobbying actif auprès des États parties à l’Unesco sous forme de mobilisation diplomatique par le biais du ministère des Affaires étrangères et de l’ambassade des Comores auprès de l’Unesco, un plaidoyer international et une collaboration avec d’autres pays africains», rappelle le Dr Toiwilou Mzé Hamadi.


A l’heure actuelle, il est impératif de mener, dans ces médinas, une activité de sensibilisation auprès des populations qui y vivent. Elles sont des acteurs essentiels dans la protection et la valorisation de ces sites. Il est crucial, par ailleurs, de sensibiliser les habitants sur l’importance de préserver leur patrimoine et leur identité culturelle, de former des jeunes et des artisans aux techniques de restauration traditionnelle et d’encourager le développement d’initiatives locales autour du patrimoine.
«Aujourd’hui, c’est tout un pays qui est dernière ce dossier d’inscription des médinas des sultanats historiques des Comores au patrimoine mondial. Nous avons un «pays-monde» et nous avons accueilli la mondialisation avant la mondialisation dans la mesure où notre pays est fait de plusieurs races, ce qui représente une diversité culturelle. Nous sommes fiers de cette culture-monde. C’est fort de tous cela que nous venons déposer ce dossier et nous espérons avoir le soutien de tout le monde», a conclu l’ambassadeur des Comores auprès de l’Unesco Dr Mohamed Bajrafil.

 

«C’est tout un pays qui est dernière ce dossier. Nous avons un «pays-monde» et nous avons accueilli la mondialisation avant la mondialisation dans la mesure où notre pays est fait de plusieurs races, ce qui représente une diversité culturelle. Nous sommes fiers de cette culture-monde. C’est fort de tous cela que nous venons déposer ce dossier et nous espérons avoir le soutien de tout le monde».

(Dr Mohamed Bajrafil, ambassadeur des Comores auprès de l’Unesco)

 

Encore du chemin à faire...

Après le dépôt officiel du dossier, le processus d’inscription au patrimoine mondial de l’Unesco va suivre plusieurs étapes clés. D’abord, le Centre du patrimoine mondial de l’Unesco aura la tâche d’examiner si le dossier est complet, c’est-à-dire s’il contient toutes les informations et documents requis. Une fois qu’il sera complet, il va être transmis aux organisations consultatives indépendantes désignées par la Convention du patrimoine mondial. Ensuite, le Conseil international des monuments et des sites (Icomos) évaluera le site sériel proposé. Après les évaluations, le Comité du patrimoine mondial, composé de représentants de vingt et un États-parties élus, se réunira pour, en fin, examiner le dossier.

Le Comité peut décider d’inscrire le bien, de différer sa décision en demandant des informations supplémentaires, ou de ne pas l’inscrire. Il est important de noter que ce processus est rigoureux et peut prendre du temps. Après le dépôt par l’état comorien, il faut compter environ 12 mois pour entrevoir la décision du Comité international du Patrimoine mondial. Pendant cette période, les autorités comoriennes, notamment le Cndrs et les ministères concernés, devront rester en contact étroit avec l’Unesco et ses organisations consultatives pour fournir toute information complémentaire nécessaire et faciliter les éventuelles missions d’évaluation sur le terrain.

 

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