Le Comité comorien d’organisation de la mission d’évaluation du Conseil international des monuments et des sites, l’Icomos, a tenu une conférence de presse ce lundi 21 juillet au Centre national de documentation et de recherche scientifique (Cndrs) à Moroni. Objectif : dévoiler le plan d’action mis en place pour accueillir les experts de ce conseil onusien attendus aux Comores du 21 août au 5 septembre 2025. Cette mission s’inscrit dans le cadre de la candidature des médinas des Sultanats historiques des Comores à l’inscription au patrimoine mondial de l’Unesco.
Les experts de l’Icomos visiteront les six villes emblématiques de Domoni ya Ndzuani, Mtsamdu ya Ndzuani, Moroni, Ikoni, Ntsudjini et Itsandraya à Ngazidja : «Il s’agit d’une dernière mission d’évaluation avant l’étape finale. Les rencontres prévues dans les villes concernées permettront de mesurer l’implication des populations locales sur des questions essentielles comme la propreté, la préservation du patrimoine et la valorisation des sites historiques déjà retenus», explique l’ambassadeur des Comores auprès de l’Unesco, Mohamed Soyir Bajrafil.
Une première pour l’Afrique et le monde?
Le 30 janvier dernier, les Comores avaient, officiellement, soumis leur dossier à l’Unesco, lors d’un dépôt «technique» avant le dépôt officiel effectué par le président de la République, Azali Assoumani, le 11 février. «Cette étape a permis au chef de l’Etat de rencontrer les ambassadeurs qui devront voter dans ce dossier. C’est un tournant historique. A ce jour, aucun pays n’a jamais proposé l’inscription de six biens en une seule fois. On appelle cela des sites sériels. Cela pourrait être une première pour l’Afrique, voire pour le monde», a-t-il soutenu.
Pour sa part, le directeur général du Cndrs, Dr Toiwilou Mze Hamadi, a précisé que le comité d’organisation mis en place travaillait «en étroite collaboration» avec les associations locales, les mairies des six médinas et les gestionnaires de sites. «Ce n’est pas la première visite de l’Icomos dans nos médinas, mais cette fois-ci, nous voulons montrer des progrès visibles, notamment en matière de propreté, de signalétique et de valorisation des sites. La sensibilisation de la population démarre dès cette semaine, avec l’appui des associations culturelles et sportives locales. Les mairies sont également mobilisées», a-t-il assuré.
Les communes doivent jouer un rôle essentiel dans la mobilisation sur le terrain. «L’objectif est de faire comprendre à la population que ce patrimoine leur appartient, et que son inscription à l’Unesco peut ouvrir la voie à un essor du tourisme et, donc, être un soutien important au développement local», a déclaré le représentant de la mairie de Moroni et membre du comité d’organisation.La mission d’évaluation de l’Icomos constitue une étape cruciale pour les Comores. Elle pourrait faire entrer le pays dans l’histoire de la préservation du patrimoine mondial.
