Une étude sur les inscriptions arabes du palais Ujumbe, situé au cœur de la médina de Mutsamudu, est en cours. Les inscriptions en langue arabe qui ornent les plafonds et les arcs du palais sont examinées pour la première fois grâce aux travaux dirigés par le professeur Juan E. Campo, de l’université de Santa Barbara en Californie. À la demande du Collectif du patrimoine des Comores (Cpc), le professeur Campo supervise les recherches pendant environ dix jours, à partir du vendredi 18 août.
À l’intérieur du palais, des dizaines de calligraphies arabes sont gravées dans le bois, comprenant des noms sacrés, des versets coraniques tels que le verset Ayat Al-Kursi (verset du Trône) et des invocations religieuses. Le professeur utilise une tablette de dernière génération pour noter l’emplacement des textes par rapport au plan du bâtiment, leurs dimensions et leurs traductions.
Spécialisé dans les études religieuses, le chercheur a exprimé son admiration pour l’engagement de l’association du patrimoine dans la préservation de ce monument. Il considère les décors muraux avec les calligraphies arabes comme « très uniques » et prévoit de publier un article ou même un livre sur ses études. Il suggère également qu’un étudiant comorien pourrait comparer les inscriptions du palais avec celles d’autres pays comme Oman ou l’Inde.
Le professeur est le troisième chercheur à travailler sur le Palais Ujumbe, après un spécialiste en archéologie swahili et une autre de l’histoire de l’art. Le coordinateur du Cpc, Musbahou Ben Ahmed, a expliqué que l’étude porte sur les inscriptions arabes gravées dans le bois, notamment des versets coraniques et des invocations religieuses.
«Comme celles d’Oman ou d’Inde»
L’objectif est de comprendre leur origine et pourquoi ont-ils été inscrits sur le bois du palais. Les recherches couvrent non seulement le palais Ujumbe mais également les maisons princières, les mosquées et les cimetières.Le Cpc vise à faire inscrire le Palais Ujumbe au patrimoine mondial de l’Unesco et à montrer aux Comoriens que la restauration de ce palais pourrait être un modèle pour d’autres projets similaires.
Musbahou Ben Ahmed, également directeur de l’antenne anjouanaise du Centre national de recherche et de documentation scientifique (Cndrs), reste persuadé que « tout ce qui se trouve dans le palais a une valeur historique unique, étant le témoin du passage de nombreux artisans, designers et calligraphes au fil du temps ». Le Cpc a également annoncé la tenue d’un nouveau chantier cette année, toujours dans le cadre de la restauration et la valorisation du palais.