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Patrimoine. Ces monuments historiques en détresse

Patrimoine. Ces monuments historiques en détresse

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A Moroni, à Ntsaweni, à Mtsamdu ou à Domoni ya Ndzuani, à Fumbuni à Itsandra et ailleurs encore, des sites historiques se trouvent menacés par les effets négatifs liés au développement urbain et du fait du manque d’entretien. Notre reporter vous livre le constat fait suite à une rapide excursion à Ngazidja.

 

Pendant que le Centre national de documentation et de la recherche scientifique et le ministère des Arts et de la culture s’activent pour accélérer le processus d’inscription des sultanats historiques des Comores sur la liste du patrimoine mondial, la gestion et la conservation de ces sites laisse à désirer. La médina de Moroni n’est plus épargnée à ce fléau. Créée au XIV siècle, cette ville a perdu certains de ses monuments, déformés ou complétement démolis par l’érection de nouvelles constructions. Aucune politique ne semble être mise en place pour sauver le peu qui reste.


La grande mosquée de vendredi de la place Badjanani construite entre le XV au XIXe avec une architecture arabo-musulmane reste un des monuments historiques les plus menacé tout comme la dizaine d’anciennes mosquées que renferme la médina de la capitale. La structure et le décore de la mosquée de vendredi ont été presque entièrement changés. Les volets aux gravures anciennes ont été remplacés par des baie-vitrées, son sol carrelé et son plafond a été refait en volige. “C’est vraiment regrettable que nos monuments historiques et nos sites archéologiques soient en si piteux état et sans protection aucune. Nous aimerons mettre fin à cela mais nous manquons cruellement de moyens”, regrette le chargé du musée national, Ali Tabibou.


Dans presque toutes les localités comoriennes, le patrimoine historique est en détresse. A Fumbuni au nord de Ngazidja, des constructions ont été faites sur le Ngome pendant que d’autres s’appuient tout simplement sur les remparts. A Moroni Irugudjani, c’est le même constat de désolation.Pour ce qui est du palais Daradjuu du sultan Mtsamwindza à Ntsaweni, au centre de l’île, c’est une autre histoire : tout a été “modernisé”. Des murs à la toiture, tout a été refait à base de ciment. Une technique incompatible avec le travail de réhabilitation de sites historiques.Ces villes regorgeaient de sites historiques et/ou touristiques aujourd’hui complètement “rénovés” ou en état de ruine.

Une chaine

“La protection du patrimoine national est une action en chaine. Au première loge, le citoyen lambda qui par ignorance, négligence ou complaisance, participe à sa destruction. Viennent ensuite les personnes et les institutions chargées de sa valorisation et de sa protection. La plus grande responsabilité revient à l’Etat qui doit mettre à disposition les moyens nécessaire pour qu’on puisse travailler dans ce sens”, estime le directeur du Cndrs Dr Toiwilou Mze Hamadi.
Les autorités chargées des arts et de la Culture et de la protection et la valorisation du patrimoine misent beaucoup sur l’adoption de la “loi sur la protection du patrimoine” qui a été soumise en conseil des ministres mardi dernier.


“Des lois et encore des lois. A quoi servent-elles si elles ne sont pas appliquées? Il existe déjà la loi N° 94-0022/AF du 27 juin 1994 portant protection du patrimoine culturel. Elle confère autant de pouvoir aux autorités pouvant facilement protéger notre patrimoine. Mais où est-elle passée pendant que nos monuments continues à être raillés de la carte?”, se demande l’étudiant en tourisme, Saïd Ali.

Excellente interrogation.

Mahdawi Ben Ali

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