Le Centre national de documentation et de recherche scientifique (Cndrs) a tenu un atelier d’échange sur les médinas des sultanats historiques des Comores, vendredi 2 août dernier. Il était question, pour les différents experts, d’échanger autour des rapports qu’ils ont fait sur le terrain dans les médinas de Moroni, de Itsandraa, de Domoni ya Ndzuani, de Ikoni et de Ntsundjini. L’objectif de ces échanges a été d’assurer le suivi et l’évaluation du plan des activités liés au dossier d’inscription des sultanats historiques des Comores au patrimoine mondial de l’Unesco.
Graves destructions
Malgré la richesse historique et culturelle que recèlent ces médinas, le constat fait sur le terrain par les experts parait alarmant. Pour Dr Bourhane Abdérémane, certains sites sont complètement raillés de la carte pendant que d’autres ont été modifiés et ont beaucoup perdu de leur authenticité. «A Moroni, le palais du sultan Saïd Ali s’est écroulé et il semble même que la place a été vendue, alors qu’on pouvait le reconstruire éléments des sultanats historiques. De même, le «bangwe» de Madjenini a été transformé», a décrit Dr Bourhane.Cependant il assure que des éléments existent qui doivent être ajouté dans la liste des différents sultanats historiques des Comores, notamment le Kalawe à Moroni (la baie de kalaweni) où il faudrait reconstruire quelques boutres pour revaloriser se port qui a longtemps servi pour le commerce international.
Cet atelier entre dans le cadre du programme d’études du projet relatif à l’inscription des sultanats historiques des Comores dans la liste du Patrimoine mondial de l’Unesco, grâce à un financement du projet Fspi-crit de l’ambassade de France en Union des Comores, à hauteur de quatre-vingt-onze mille euros.
«Aider à prendre conscience»
«C’est un projet qui nous tient à cœur pour deux raisons. Valoriser le patrimoine comorien est important, c’est une richesse incroyable. Je me promène dans les médinas, et à chaque fois, je prends de plus en plus plaisir. La deuxième raison entre dans le cadre de notre appui à la recherche scientifique. Il faut développer une expertise nationale, avoir des jeunes chercheurs en matière de patrimoine. C’est un sujet qui nous concerne tous», a souligné l’attaché culturel de l’ambassade de France à Moroni. Pour le directeur du Cndrs, Dr Toiwilou Mze Hamadi, cela devrait aider les citoyens à prendre conscience de la portée de ce projet sur les sultanats historiques des Comores.«Nous devons organiser des formations pour renforcer les capacités de tous ceux qui travaillent autour des médinas notamment les guides touristiques. Nous avons rassemblé la crème des experts en architecture, tourisme, anthropologie, cartographie et en droit, entre autres, pour travailler pour la mise en œuvre du dossier des sultans historique des Comores à l’Unesco».Un projet qui doit prendre fin en août prochainn