«Ceux qui se dressent contre cet événement, se dressent contre la culture comorienne». Initiateur du concours ComoMiss, Abdallah Chamssoudine ne mâche pas ses mots quant il s’agit de défendre ce projet qu’il affirme avoir entrepris voilà trois ans. «Je compte aller au bout de mes rêves», s’accroche-t-il. Comme quoi, il ne faudrait pas compter sur lui, aujourd’hui, pour faire marche arrière, malgré le tollé que suscite son événement. Au lendemain de l’annonce de la tenue du concours ComoMiss, un collectif “Contre l’organisation de Miss Comores 2019” s’est en effet constitué, dénonçant dans un communiqué, «un événement qui va à l’encontre de notre constitution et de nos valeurs morales et religieuses».
Le collectif en question regrouperait enseignants et étudiants «soucieux de la conservation et de la sauvegarde des valeurs cultuelles et culturelles des Comores». Ce que ne semble pas comprendre Abdallah Chamssoudine, “puisque son événement consiste justement à promouvoir les valeurs culturelles du pays”. «Ces jeunes femmes vont défiler en habits traditionnels. Et contrairement à ce qui se dit ici et là, aucune d’entre elles n’apparait nue. Elles ne laissent même pas voir leurs cheveux», argue-t-il affiches du concours à l’appui. Celles-ci y sont, effectivement, représentées en sahari na subaia, nkadzu, shiromani et autres saluva. De plus, couvertes de la tête aux pieds.
Abdallah Chamssoudine croit savoir qu’il y a confusion entre deux événements distincts. «Il ne s’agit pas de Miss Comores mais de ComoMiss, un concours ancré dans les traditions du pays», tient-il à préciser. Et de montrer que si tel n’était pas le cas, aucune des différentes localités engagées n’aurait accepté d’y prendre part. Une vingtaine au total. Des castings vont avoir lieu successivement à Ngazidja, Ndzuani et Mwali, entre les mois d’août et de novembre, avant la grande finale prévue en fin d’année. Le collectif contre miss Comores affirme, dans un communiqué qu’il a fait parvenir à Al-watwan, avoir d’ores et déjà saisi les ministres de la Justice et de l’Intérieur, le secrétariat d’Etat chargé des Affaires islamiques ainsi que le mufti, pour faire tout bonnement annuler cet «événement satanique»n