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PORTRAIT DE FEMME I Djania, une slameuse en herbe

PORTRAIT DE FEMME I Djania, une slameuse en herbe

Culture | -   Sardou Moussa

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Trempée corps et âme dans la littérature, celle pour qui “le slam comme mode de vie”, et qui “ne peut pas s’en passer”, est aussi une amatrice de théâtre et d’écriture en général. “J’adore passer mon temps à imaginer des histoires et les décrire, mon rêve étant de sortir un roman, un jour”, concède-t-elle.

 

À force de soigner son verbe dans les poèmes (slams, plus précisément) qu’elle déclame au sein de son club, Pomwezi, ou en public, Djania Mohamed s’exprime avec une profondeur rare pour une jeune femme de 22 ans.Née à Ouani, où elle a fait ses études primaires et secondaires, Djania est licenciée en lettres françaises à l’Université des Comores. Et si elle cherche encore son chemin dans le monde professionnel (après un stage à la rédaction de la Radio et Télévision de Ndzuani, elle est actuellement employée dans l’administration d’un institut privé de formation professionnelle), elle se sait déjà poète dans l’âme. Même si chez elle, la modestie l’emporte sur l’amour-propre.


“Jusqu’à maintenant j’ai toujours un peu de mal à accepter ce titre de slameuse, je ne m’en sens pas encore digne. Cependant si aujourd’hui je peux être fière de faire un peu de slam,  l’honneur revient à mon cher ami Ibrahim Mohamed, qui m’a invité à découvrir le slam, mais aussi à Elbadaoui Said Aboud qui me l’a appris. Grâce à eux, notre collectif Pomwezi, première et unique association de slam à Ndzuani, a vu le jour », note-t-elle.


Trempée corps et âme dans la littérature, celle pour qui “le slam est mode de vie”, et qui «ne peut pas s’en passer», est aussi une amatrice de théâtre et d’écriture en général. “J’adore passer mon temps à imaginer des histoires et les décrire, mon rêve étant de sortir un roman, un jour”, concède-t-elle. Djania compte déjà plusieurs poèmes dans son répertoire, qui traitent notamment de violence (Je M’Appelle Douze Ans, ou encore Makalima), de drogue (Devinez Qui Je Suis), des drames qui touchent la traversée en mer par Kwassa (Âme Inassouvie), ou tout simplement d’amour (Mahaba).

éprise de liberté


Pour la femme, les souhaits de Djania ne se limitent pas seulement à plus de responsabilités politiques et publiques. La slameuse éprise de liberté est également persuadée qu’ «il est plus juste qu’après la mort, les enfants puissent bénéficier d’une pension sur le salaire de leur mère».Et pour ce qui est du mariage et de la vie au foyer, elle est catégorique : «J’aimerai voir les femmes beaucoup plus impliquées dans leur éducation et leur vie professionnelle qu’autre choses. La tendance actuelle est le mariage des jeunes filles de 17 ans à 20 ans. C’est  devenu comme une compétition. Une carrière, tout comme un mariage, se construit. Néanmoins, un mariage n’est pas la garantie d’une belle vie. L’indépendance est une autre liberté considérable».

 

Mtrumshe,
Wawe mtru wa sufa 
Mwendza maarifa.
Bambu Mungu atamania 
Li dunia 
Uje uke shivahara 
Sha ulimengu ne
Nawu binadamu 
Mtrumshe 
Nahika 
Hale uka ufanyia gidzo 
Wako wudzwa uri bianshara
Hari mwa ndrolo 
Ucipisia, ubwala hanyo
Mana mtrumama mahele
Yahe dehu yekelea 
Kana ruhusa yahu rongowa
Leo nari towe maarifa 
Risike ma finya
Ha nguvu na shime 
Ritriliye baho yi bianshara 
Yamtrunshe hari mwa ndrolo 
Mtrumshe,
Una zaho haki
Na nahika, mbi nyegi 
Wasi angishiwa, 
Ãnkilini na risike tu mba
Dunia la shintru 
Hasibabu ya wasi najau
Nahika dehazi ankili
Nahika dehayi nafusi 
Nari triliye baro 
Rivenue wustwãrabu ra 
Tamaniwa
Risilindre malagoni 
Raja rahilisiwa nahu nosewa 
Wakati ilio mba rina
Yi bahati nayi suha 
Yahu dji tapilia,
Rifanye maesha, 
Taridji parie nafuū 

Mtrumshe, 
Wawe mtru wa sufa 
Djanyese nayi djirma yaho.
Soma
Udji zugulshie yaho 
Maesha
Dunia lisihu trege wala 
Lisiwu hade 
Usi djambie mba mtrume 
Atsohu ngaliya,
Ahuve sho wavendza;
Usidale mba mtrume
Dzinyo la hanyoni.  
Wantruwashe,
Wasi wahu stahiwa 
Wahu vendzea,  
Mana wasi wantru washe.
Na mtrumshe sawa na vua malide
Na wasi dezi kinga na zi ngidzo
Za malago, 
Wasi wahu tukuziwa dayima.
Wasi wantruwashe

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