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Portrait. Abdillah Abdoul Anlim alias Hichim I Un grand slameur frappe à la porte!

Portrait. Abdillah Abdoul Anlim alias Hichim I Un grand slameur frappe à la porte!

Culture | -   Mahdawi Ben Ali

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Dans cette discipline où les auteurs sont légion, ils se démarquent par la qualité de leurs plumes et la force de leurs engagements

 

«Pour moi, Hichim c’est l’avenir du slam. La première fois que je l’ai vu Hichim à l’Alliance française d’Antsirabe, j’ai dit un ami que cet artiste va atteindre les étoiles. Cela s’est concrétisé : il est devenu champion de Madagascar avant de partir à Paris pour la Coupe du monde de cette discipline. Je le redis aujourd’hui : Hichim c’est avenir du slam», assure le slameur et metteur en scène, Alcamar Hamza.

Du championnat national de slam aux Comores en passant par celui de Madagascar, la Coupe du monde de slam à Paris et le Marché des arts du spectacle africain d’Abidjan (Masa), Abdillah Abdoul Anlim alias Hichim continue d’écrire son nom en lettres capitales dans les évènements régionaux, continentaux et internationaux.


Du haut de sa plume plurielle, l’étudiant en science politique est à la fois slameur, poète et militant des droits humains avec ses textes percutants contre les maux que traverse le monde. Repéré par le collectif Mbeni Art lors d’une prestation de théâtre alors qu’il était encore au collège, le représentant de la ville d’Antananarivo au championnat national de slam durant trois ans, continue de gravir les échelons.

De quelques mots au recueil…

Le spectacle Chaise vide 19, avec lequel Hichim a présté lors de la treizième édition du Marché des arts du spectacle africain d’Abidjan (Masa), définit bien les combats que mène le slameur armé de ses mots contre les maux. Il dit non à la misogynie, au racisme, à la différence des couleurs et prône la paix et l’égalité homme-femme. «Au Masa, à travers les rencontres avec les programmateurs, nous avons pris contact avec des Canadiens, des Togolais et des Français entre autres.

Nous verrons ce que cela va donner. Cette première expérience du Masa est une des meilleures. J’ai pu rencontrer des artistes que jamais je n’aurai cru pouvoir croiser un jour. C’est une expérience unique que chaque artiste doit vivre pour pouvoir grandir», se réjoui le natif de Mbeni au nord de Ngazidja.Aujourd’hui, Hichim ne se résout pas à coucher quelques mots sur un papier et de, aussitôt, monter sur scène pour slamer. Il fait irruption dans le monde de la publication de livre.


C’est ainsi qu’en 2022, il allait sortir son premier recueil, Un bout de pas-pieds, paru aux éditions 4 Etoiles. En cent quarante-huit pages, il y dévoile ses bouts de «pas-pieds sur lesquels il notait tout ce qui lui traversait l’esprit dans un style harmonisant le fond et la forme», révèle-t-on dans la présentation du recueil.


«Aux Comores, quand j’étais au lycée, j’écrivais beaucoup avant de prendre part au scène slam de la capitale Moroni. J’ai écrit plein de textes dans le registre poétique et à un moment donné, je me suis dit : Pourquoi ne pas les rassembler et les publier dans un recueil?», se rappelle-t-il. Malgré tout ce qu’il a déjà réalisé, Hichim ne se considère pas comme un professionnel et se fixe l’objectif de le devenir un jour. «Je dois devenir un artiste qui arrive à vivre pleinement de son art.

Nous savons que chez nous, ce n’est pas donné mais c’est ce sur quoi je travaille depuis un an déjà». Dans le court terme, je prépare mon premier album. Je cherche déjà les moyens pour concrétiser ce projet dans lequel il n’y aura pas que ma seule voix mais aussi celles de slameurs de Madagascar et des Comores.

«De grand à grand»

«Pour ce qui est de son écriture, je pense que Hichim est ce qu’on peut appeler «un génie dans son art». Il est très inspiré et sait être fin et profond. Aux Comores et dans l’Océan Indien, il est déjà un des meilleurs et il sera un des plus grands dans un avenir très proche. C’est un artiste qui va se maintenir très longtemps au sommet», analyse pour sa part le slameur du collectif art 2 la plume Soule Antoyi Abdou.


Hichim a su se forger son propre style de clamer et une écriture plutôt singulière. Il ne se résume pas à slamer de beaux textes mais aussi à les bonifier avec différents genres artistiques. Un peu de rap, du théâtre, de la danse ou encore du chant. Chose qui lui a permis de faire la différence avec les autres slameurs au récent Masa à Abidjan avec son spectacle Chaise vide 19.


«C’est un beau spectacle, riche en couleurs. J’ai aimé le texte qui est beau et poignant, mais aussi leur manière de déclamer qui est bien particulière. La partie théâtre avec des histoires et des transitions pour donner sens aux textes. Tout le monde pouvait comprendre le spectacle car ce ne fut pas que des slameurs restés debout à déclamer, mais ils avaient une palette de variétés artistiques. Je les encourage à suivre cette voie du slam «théâtralisé» c’était enthousiasmé à cette occasion, le metteur en scène et directeur artistique ivoirien, Ettien Parfait.


En dehors du slam, Hichim se défini comme cet étudiant en science politique et étude française et francophone, sensible, attaché à sa famille qui encourage le vivre ensemble et prône la paix à travers son slam et sa poésie.

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