La cérémonie de clôture de la première édition du Festival du cinéma comorien organisée par l’Union des cinéastes comoriens en partenariat avec la société nationale des télécommunications, Comores Télécom, a eu lieu dans la soirée d’avant-hier, lundi, à l’Alliance française de Moroni. Sept courts métrages, à savoir Moina Fatima, Iduku, Maecha, Dr Ben, Mbae Trambwe, Mbaba et la Chambre se disputaient les cinq prix à pourvoir.
Pour ce rendez-vous 2023, le court-métrage Dr Ben de Piccel.Studio remporte le prix du meilleur film doté d’un million de francs, celui du meilleur scénario, 500.000 fc ainsi que celui de la meilleure actrice, Intissam Dahilou à 250.000 fc. Celui de la meilleure réalisation, 750.000 fc, a été attribué au court-métrage Mbae Trambwe de Catmoon et celui du meilleur acteur, 250.000 fc, est allé à Mohamed Mouhni de Catmoon ..
Interrogée, Intissam Dahilou, auteur du scénario Dr Ben dit se réjouir des trois prix remportés tout en précisant que «pour certains d’entre eux», elle ne s’y attendait pas vraiment. «Je m’attendais surtout pour ce qui est du scénario et de la réalisation. Je suis très reconnaissante et remercie tous ceux et celles qui ont voté pour nous, ainsi que le jury».L’actrice pense que dans les autres oeuvres, il y avait des actrices qui ont pu mieux s’exprimer tout en indiquant cependant, qu’elle ignorait les critères de sélection du jury.
Pour sa part, le directeur générale de Comores Télécom a réitéré son engagement à accompagner les acteurs dans toutes les disciplines «qui visent à promouvoir le talent des jeunes comoriens».
Dans sa lancée, Saïd Ali Saïd Chayhane s’est engagé à mettre la chaine Huri Tv avec la fibre Nafassi à la disposition des «producteurs de contenu» et a interpelé les autres sociétés et organisations en leur demandant «d’appuyer» le cinéma comorien qui, selon lui, a un «avenir prometteur».
Mécontentements et critiques diverses
Cependant, si elle a fait des heureux avec notamment, les prix remportés, cette première édition est loin d’avoir remporté les suffrages de tout le monde. Certains cinéastes n’ont pas toujours apprécié «certaines manières de faire» de l’Union des cinéastes comoriens (Ucc) qui n’aurait pas «ouvert le concours à tout le monde», ce que dément le président de l’Ucc, Ali William : «avant de faire la demande aux partenaires, on a créé l’association, certains se sont inscrits et d’autres – n’avaient pas le même concept que nous», devait se défendre le responsable.
D’autres critiques ont été émises pour ce qui est de la qualité «peu appréciée du public» des scénarios, des cadrages et de la langue entre autres, cela dans presque tous les films.A ce propos, également, Ali William a soutenu qu’un «film n’est jamais parfait et que le fait qu’on puisse émettre des critiques à son endroit, constitue, d’ailleurs, une des valeurs d’une création». Le président de l’Ucc estime, en outre, qu’il faut prendre en compte le fait que tous les cinéastes représentés à cette première édition sont des autodidactes qui ont encore beaucoup à apprendre. Cependant, devait-il affirmer, «grâce à l’amour et la passion qui nous animent toutes et tous, nous serons, dans l’avenir, en mesure de réaliser des films qui resteront, aux yeux du public et des acteurs, de meilleure qualité»