Le nouveau festival international des arts de Mamudzu, Sanaa, a baissé les rideaux samedi dernier sur une plutôt mauvaise note.Une bagarre a éclaté sitôt après que le rappeur français, Niska, ait monté sur scène dans ce concert qui a rassemblé près de huit mille personnes. Indicent produit dans la fosse a entrainé une panique générale causant une dizaine de blessés. «Habitués à ce que les choses dégénèrent très rapidement, les gens ont eu très peur et ça a créé un mouvement de foule énorme, ça s’est propagé comme une onde, du milieu vers l’extérieur, de tous les côtés», a expliqué le directeur territorial de la police de l’île, Laurent Simonin, sur Cnews.
Si les premiers jours de ce grand rendez-vous ont rassemblé, sans problème, près de trente et un mille spectateurs, cette dernière soirée ouvre le débat sur le dispositif de sécurité bien que le maire de la ville, Ambdilwahedou Soumaïla, assure que le nombre des agents à l’entrée avait doublé.Après d’importants jets de pierres et une dizaine de spectateurs blessés, les forces de l’ordre ont réagi avec des grenades lacrymogènes pour tenter de disperser la foule. Mais des jeunes ont érigé des barrages et fait face aux forces de l’ordre avec des projectiles divers. Un affrontement qui a duré environ deux heures et qui s’est soldé, en plus, par quelques arrestations pour possessions de couteaux, cocktails Molotov et poings américains.
Ce concert du rappeur Niska, initié par la mairie de Mamudzu, vient, malheureusement, rappeler combien l’île comorienne sous administration française est devenue le théâtre d’affrontements entre gangs face auxquelles la force de l’ordre semble, souvent, jouer aux spectateurs.En 2021, le parquet de Mamudzu avait enregistré une augmentation de 25% des saisines pour des «faits criminels», et de 21% pour des «délits».«Nous savions qu’il allait y avoir plus de monde, alors nous avons doublé le nombre d’agents qui fouillaient à l’entrée. Je ne parlerais pas de faille de sécurité, mais ce qui s’est passé à l’intérieur a créé un mouvement de foule qui s’est propagé», devait se défendre, sur Mayotte la 1ère, le maire de Mamudzu, Ambdilwahedou Soumaïla.