L’auteur de Feuilles de feux de brousse paru aux éditions Bilk & Soul en 2012, Saindoune Ben Ali, vient de se voir décerner le «Prix Fetkann! Maryse Conde 2022» de la catégorie poésie avec son opus «Johanna pour toi pour moi». Après son compatriote, Nassuf Djailani, qui l’avait emporté en 2020, c’est, donc, au tour de l’auteur de «Testaments de transhumance» de faire honneur aux Comores à cette dix-neuvième édition. Avec son verbe d’une rare puissance en pays de lune, l’auteur présente, dans cette nouvelle œuvre, le récit de l’intimité.
«Johanna pour toi pour moi», c’est surtout l’évocation de la femme aimée, trop tôt partie. Elle est à la fois muse et ombre perdue. Elle est cette liberté́ inexistante autour de soi, cette beauté́ et sensualité́ traquées dans le sombre des jours. En homme, en ami, en amant, en poète, Saindoune Ben Ali évoque l’enfance, l’amour, la perte, sur fond d’Histoire tragique d’un pays à genoux», peut-on lire en résumé de l’ouvrage de cet enseignant d’université́ souvent présenté comme un «poète intransigeant et fin observateur de son pays fragmenté́».
«Le Prix Fetkann! Maryse Conde 2022» distingue quatre ouvrages récents dont la parution date de moins d’un an. Il regroupe le «Prix Fetkann de la Mémoire» qui récompense un ouvrage de fiction ou un documentaire, le «Prix Fetkann de la Jeunesse» pour une œuvre de fiction ou un essai, le «Prix Fetkann de la poésie» pour un recueil de poèmes et le «Prix Fetkann de la Recherche» pour un travail de recherche. Ce dernier a été attribué à la romancière Fatou Diome.
Depuis la délibération des Prix, des messages inondent les pages Facebook en hommage à Saindou Ben Ali et cet opus qui raconte notamment «l’histoire, l’identité́ et l’aliénation d’un peuple».
«Félicitations mon prof à l’université. Le temps comme le vent / Passe et repasse / Sonde les ombres et les pensées / Regret et patience / Me plongent / Dans la solitude au fond de mon être / Cette grande figure comorienne, francophone / Aujourd’hui illumine / Les îles de la Lune», a réagi, notamment, Rene Baco Saïd sur la page Ortega Live.