La structure Kam’Art Culture a officiellement lancé son projet «Slam à l’école», vendredi 3 février, à l’Alliance française de Moroni. Ce projet qui vise à intégrer le slam en milieu scolaire va tenter d’initier les élèves à l’écriture et à la déclamation. Plus qu’un lancement, ce rendez-vous a été aussi une séance de questions-réponses sur la faisabilité du projet et son apport à l’éducation des élèves. S’en est suivi, également, des échanges plutôt fructueux qui ont parfois même débouché sur l’opportunité d’introduire le slam comme matière à enseigner au collège et au lycée. Une option à méditer?
«Le niveau de français est en baisse et le slam peut faire changer les choses. Avec la pratique du slam, les élèves vont être obligés de lire et écrire. Avec «Slam à l’école, nous voulons doter ces jeunes d’une activité pouvant lier l’utile à l’agréable», a précisé la coordinatrice du projet, Bacar Nawiya. Il s’agit d’un projet à long terme. Ce premier rendez-vous devrait prendre fin en octobre prochain. Il sera décerné un «Prix du meilleur établissement» et un recueil des meilleurs textes de chaque école devrait être composé.
Le projet «Slam à l’école» projette de s’inscrire dans le temps avec des objectifs qui peuvent apporter, de façon déterminante, un plus à l’éducation des enfants comoriens.
Et pour armer le mieux possible les formateurs avant de se lancer dans cette quête, Kam’art culture compte organiser des séances de formation à l’intention de slameurs confirmés qui vont animer les ateliers pour notamment faciliter la compréhension entre les élèves et les formateurs.
Selon son initiateur, «ce projet vise, par le biais du slam, à renforcer les capacités des collégiens et des lycéens en matière de langue, à les sensibiliser sur la nécessité de la participation citoyenne, à la lutte contre certaines «tares» du milieu scolaire et à stimuler la production littéraire par la création artistique».Dans le souci de mieux faire comprendre l’impact du projet en milieu scolaire, Kam’Art culture a fait intervenir des directeurs d’établissements scolaires. Certains ont témoigné sur l’apport du slam dans le niveau des enfants pour avoir déjà travaillé avec Kam’Art Culture dans des ateliers d’écriture et de déclamation dans leurs établissements.
«A la suite d’ateliers dispensés par Kam’art dans mon établissement, des parents et même des enseignants, qui auparavant, estimaient que le slam n’était pas une activité scolaire, ont revu leur position. On doit considérer le slam comme une option scolaire et j’appelle mes collègues à faire en sorte qu’il soit inscrit au programme. Apprendre le slam dans la rue, n’a pas, en effet, le même impact que le pratiquer à l’école», soutient, désormais, le directeur de l’établissement E.h.a.d de Mbeni, Mohamed Saïd Abdou.