Le centre d’animation socioculturelle de Moroni Mtsangani (Casm) a accueilli, le 5 décembre dernier, la première édition du festival du livre jeunesse « Je lis, je ris – Ngamsomo, Ngamtseho », organisé avec le soutien de l’ambassade de France via le Scac (Service de coopération et d’action culturelle) et de nombreux partenaires. Une journée conviviale et chaleureuse dédiée aux enfants, aux parents et à la promotion de la lecture.
Dès l’après-midi, le Casm s’est transformé en véritable maison du livre. Des tapis étaient installés pour permettre aux enfants de s’asseoir librement et de feuilleter les livres mis à leur disposition. Des bénévoles, passionnés de lecture, se sont rendus disponibles pour accompagner les plus jeunes, leur lire des histoires ou les guider dans le choix des livres. Les parents, eux, profitaient de l’air agréable à l’extérieur du centre pour échanger, tout en gardant un œil attendri sur leurs enfants plongés dans les pages.
Le festival s’est ouvert sur une pièce de théâtre interprétée par des enfants, intitulée « Daba wure », qui a captivé l’ensemble du public. Un parent d’élève a ensuite fait un chant, suivi d’une poésie émouvante présentée par des collégiens de Mbueni. Le maire de Moroni, Omar Mohamed, a salué « une belle initiative qui mérite de durer », exprimant le souhait de voir les écoles coraniques intégrer la prochaine édition afin de valoriser toutes les formes de lecture.
Pour Anzize Koudra, coordinateur du projet et président du Casm, cette première édition représente une réussite collective. « C’est une fierté pour toute l’équipe. Je ne suis qu’un chef d’orchestre, mais tout le mérite revient aux quartiers de Moroni (Magudju, Madjenini, Mtsangani, Badjanani, Irungudjani). Sans eux, ce festival n’aurait pas pu voir le jour », a-t-il affirmé. Il a également tenu à remercier l’ambassade de France, le gouvernement à travers le ministère en charge de la Culture et les Clac (Centres de lecture et d’animation culturelle), mais aussi les parents et la jeunesse qui se sont fortement mobilisés.
Le programme du festival s’est étendu sur plusieurs jours : lecture publique à Badjanani, table ronde à l’Alliance française sur le thème « Le livre jeunesse, de l’idée au lecteur », parcours de lecture dans les médinas, animations à Magudju, Madjenini et Irungudjani, et une soirée dédiée au conte comorien et français.
Au-delà de la lecture, l’objectif du festival a aussi été de faire découvrir les métiers liés au livre : illustration, édition, création… « Il faut montrer qu’un livre passe par plusieurs étapes avant d’arriver dans les mains d’un enfant. Aux Comores, très peu d’auteurs écrivent pour la jeunesse. Il est temps de valoriser ce domaine », a expliqué Anzize Koudra.
Même après la clôture du festival, le Casm poursuivra ses rendez-vous hebdomadaires les mercredis et samedis pour accompagner les enfants dans la découverte de la lecture.
