L’Ong Collectif du patrimoine des Comores a démarré, lundi, son «chantier école» de huit jours dans une résidence située à Mtsamdu, au cœur de Pangahari. En tout, une quarantaine de personnes, parmi lesquelles des membres d’associations, des ingénieurs, des maçons et des charpentiers, se rassemblent pour restaurer ce lieu.
A l’issue d’un cours sur le sultanat, l’histoire du palais Ujumbe et les techniques de construction anciennes, le directeur régional du Cndrs a partagé ses impressions. Selon lui, le chantier-école s’inscrit dans une logique d’apprentissage par la pratique.
«C’est une très bonne chose de recevoir ces jeunes. Il faut savoir que des travaux d’entretien ou de construction avec les méthodes anciennes demandent du temps. Nous avons un dossier national, c’est pourquoi des jeunes issus de toutes les îles sont présents. Nous aurons de grandes formations puisque nous aurons besoin d’une main-d’œuvre nationale pour des chantiers nationaux», dit-il.
Une «occasion unique»
Musbahou Ben Ahmed a insisté sur la nécessité de respecter les techniques traditionnelles de construction : «Nous avons demandé aux participants au chantier surtout beaucoup d’attention dans la restauration de ces monuments qui ont une valeur universelle exceptionnelle. Dans le palais Ujumbe par exemple, nous avons initié toutes les techniques de restauration. Ce monument est le seul à avoir subi des restaurations dans le but de le remettre en état.
Et il faut savoir que le matériel utilisé est du sable, de la chaux, du bois par exemple et jamais du ciment ni, encore moins, du fer», a-t-il fait valoir.
La cheffe de projet et ingénieure, Oumrati Anli Oicheikh, explique le fond du chantier et le profil des participants : «C’est une occasion unique pour chacun des participants d’acquérir de nouvelles compétences et de découvrir de nouveaux métiers. Les apprentis sont soit membres d’une association, ingénieurs, maçons ou charpentiers.
Au cours de ce chantier, ils apprennent à réaliser différentes tâches, telles que l’application d’enduit, le changement et le greffage de poutres. Les apprentis suivent toutes les étapes de préparation, de la conception à la pose. Nous n’avons pas de théorie ici, nous sommes directement dans la pratique. Les participants vont alterner entre les différents services du chantier», devait-elle renchérir. Le dossier des Comores espère avoir une réponse favorable de l’Unesco, en 2025.
Rendez-vous en 2025
«Nous avons lancé des activités soutenues par les Fonds de solidarité pour les projets innovants (Fspi) financés par l’ambassade de France à Moroni, pour appuyer le dossier des Comores à l’Unesco. L’objectif est de démontrer l’engagement actif des Comores avant la réunion prévue en 2025», a ajouté le président de l’antenne de l’Association Collectif du patrimoine des Comores, Farid Rachad. Selon lui, ce chantier-école est à la fois un projet de rénovation, un programme de formation et une initiative communautaire. «Cette initiative vise, également, à sensibiliser la société civile et les acteurs du secteur.
Un maître maçon de Tanzanie a été spécialement invité pour former les jeunes apprentis. Au terme de cette expérience, le collectif espère inspirer d’autres initiatives similaires à travers le pays», a-t-il ajouté. Les jeunes sont accompagnés de sept membres permanents de l’équipe du chantier participant au projet d’études soutenu par le Fonds de solidarité pour les projets innovants (Fspi) et financé par l’ambassade de France en Union des Comores.