La cérémonie de remise d’attestations marquant la fin du chantier-école organisé par le Collectif du patrimoine des Comores (Cpc) a eu lieu dans le palais Ujumbe, mardi, en présence d’autorités civiles et militaires, de notables de Mtsamdu et de famille propriétaire du bien restauré.
Selon l’ingénieure et directrice du chantier, Oumrati Anli Oicheikh, la maison choisie fait partie d’une liste de 2014 comprenant plus d’une quinzaine d’autres, et certaines, qui ont perdu de leur valeur, n’ont pu être choisies pour la restauration.Elle a insisté sur le fait que les propriétaires de cette maison «ont montré une volonté de la sauvegarder et se sont impliqués dans le processus de restauration» a-t-elle soutenu.
Revenant sur les travaux réalisés, elle a expliqué qu’ils avaient rassemblé vingt-trois personnes dont trois de Ngazidja, deux de Mwali, et les autres de différentes villes de l’île, notamment Wani, Domoni, la région de Nyumakele et Mtsamdu. Tous avaient été guidés et supervisés par un expert charpentier de Zanzibar, avec l’aide de l’équipe permanente de l’Ong. Seize poutres dont été remplacées, dont une a été greffée et refaite avec de l’enduit «tout en préservant l’authenticité de la maison», a assuré l’ingénieure.
La maison restaurée en partie allait être démolie. Un des héritiers des lieux, Saidal Daniel, a tenu à remercier toutes celle et ceux qui ont travaillés sur ce chantier-école. «Une restauration complète nécessite beaucoup d’argent, ce qui est hors de portée de notre famille seule», devait-il, cependant, regretter.
Un des participants à l’atelier, l’ingénieur en bâtiment, Abderemane Sedra, a exprimé, au nom de l’équipe, sa gratitude pour les connaissances et l’expérience acquises lors du chantier-école : «Merci à tous les responsables du chantier pour leur enseignement et leurs conseils. La formation s’est bien passée. Nous avons non seulement appris à restaurer des maisons anciennes, mais également enrichi nos compétences pratiques», a apprécié le spécialiste en Btp.
Pour sa part, le président du Cpc a rappelé que cette initiative s’inscrivait dans le cadre des activités menées pour soutenir le dossier de candidature pour l’Unesco citant, notamment, le forum des jeunes, la formation de guides, le chantier-école et la formation d’une quinzaine de maires sur la sauvegarde du patrimoine.
«Engagement national»
Six agglomérations comoriennes, dont quatre à Ngazidja et deux de Ndzuani, figurent dans le dossier de nomination intitulé «Sultanat historique des Comores». Le directeur régional du Cndrs, Musbahou Ben Ahmed, a, quant à lui, fait part de la possibilité d’ajouter d’autres villes.
Cette intense action illustrerait, selon ce membre du Comité scientifique national auprès de l’Unesco, la volonté de tous de s’impliquer dans le processus d’adhésion à l’Unesco. «C’est un engagement national et c’est ce qui explique notre présence ici», a-t-il résumé.
Le dossier comorien qui inclut six villes, sera examiné à partir de février 2025 et les Comores pourraient demander une extension pour y ajouter d’autres villes comme Moya et Wani, qui présenteraient des caractéristiques similaires de l’époque.