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Quand «Watwaniya» tutoie les sommets

Quand «Watwaniya» tutoie les sommets

Culture | -   Maoulida Mbaé

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Le concert annuel, tant attendu, du label «Watwaniya production», a tenu toutes ses promesses. Cheikh Mc, Dadiposlim, Chuky Mista Res, Da Most Wanted et… Don Dada en «guest», ont enflammé le terrain de basket du stade de Moroni. Hip-hop, rap, reggae, soul… le public est passé par toutes les émotions. L’histoire a voulu que, cette nuit-là, Djibuwe dépasse le million de vues sur YouTube moins d’un an après sa sortie.

 

Le label Watwaniya Production, pour son grand concert annuel, samedi 18 août dernier, a sorti l’artillerie lourde : Cheikh Mc, Dadiposlim, Chuky Mista Res, Da Most Wanted et… Don Dada, niveau «guest». Rien que ça! Prévu pour débuter à 20 heures, l’événement a pris deux heures de retard. Mais cela valait le coup d’attendre. Hip-hop, rap, reggae, soul… le public massé dans le terrain de basket du stade de Moroni est passé par toutes les émotions. C’est l’invité du jour, Don Dada, qui a lancé la soirée, interprétant cinq morceaux dont Sikomi – une reprise du chanteur-compositeur tanzanien Diamond Platnumz – et le tant sollicité Maliza, repris à capella par le public. De quoi donner un peu de sensualité à une soirée dominée par des morceaux forts engagés voire «agressifs», à l’exemple de «Watwaniya soroda II», deuxième morceau collectif des artistes du label Watwaniya, chanté par les quatre artistes présents.


Chuky Mista Res pouvaient ensuite étaler sur scène tout son art du «punchline». Un morceau qui a fait sensation, «Wufitina», qui «constate» l’ancrage de l’hypocrisie dans un pays qui se dit musulman : «Trop d’hypocrisie, pour des soi-disant musulmans. L’interdit prolifère. Celui qui ose dénoncer, est étiqueté». Da Most Wanted livre, lui, du reggae, là encore très engagé. «À un moment donné il faut bien conscientiser ceux qui nous écoutent, et c’est le moment», lance l’artiste au moment d’interpréter un morceau appelant à une «remise en question». «Pvanu nde helinu hata ntsu ndayi. Maesha nda yanu hata ntsu ndayi. Yezinu zidja dje rienshiyo nayi. Yepvanu rila nda ngarendo ndapve», interroge-t-il dans son refrain. Pour lui, «chacun de nous peut aider ce pays du mieux qu’il peut. Je ne parle pas de ceux qui nous gouvernement, mais de nous». En commençant par Mwambiye, tiré de son premier album, Tout haut, Cheikh Mc, que l’on sait très engagé, avait visiblement un message à faire passer. «C’est notre pays, personne n’arrivera à nous museler. Nous sommes des Watawaniya, nous aimons notre pays», lâche-t-il.

Djibuwe, 1 million de vues

Ce concert avait une connotation particulière pour le rappeur, lequel a confié que «pour la première fois» sa femme et ses enfants sont venus le voir en concert. «Le» Cheikh a ensuite balayé son répertoire, proposant des titres tels que Sambe et Rumbu. Ce dernier morceau a vu, à la demande de l’artiste, un spectateur en transe investir la scène pour une séance d’exorcisme en bonne et due forme. A noter que cette nuit-là, comme il a été souligné, le clip Djibuwe, tourné en France par Beat Bounce, dépassait le million de vues sur YouTube. «Le premier son comorien à faire le million de vue sur internet», s’est réjoui Abderémane Cheikh félicitant l’équipe Watwaniya, qui lui a permis de «réaliser mon rêve de faire évoluer la musique comorienne».


Mais Dadiposlim est, sans conteste, l’artiste qui a réussi le mieux à enflammer le public. Avec Hawa ou encore Swifa, le finaliste du dernierThe Voice Afrique francophone a réussi à créer une véritable communion avec le public. Le moment sans doute le plus intense de la soirée. Enfin, les quatre artistes du label se retrouveront ensemble une deuxième fois sur scène autour de «Watwaniya soroda I», leur premier morceau collectif. De quoi clore, tout en beauté, un concert des plus réussis.


 

 

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