logo Al-Watwan

Le premier journal des Comores

Rayad à la plage d’Itsandra I Un baptême du feu riche en émotions

Rayad à la plage d’Itsandra I Un baptême du feu riche en émotions

Culture | -   Housni Hassani

image article une
Pour sa première prestation au pays, et malgré une sono catastrophe, le jeune rappeur a totalement conquis le cœur du public de la plage d’Itsandra. Le rookie a su amener tout le monde dans son univers, en déployant une énergie et une présence scénique rare chez un artiste de 9 ans. «Le prince de la ville» était accompagné sur scène par son papa, Rdjb. Mais le public a surtout retenu sa prestation avec… sa maman qui a mis toute une plage en pleur, à commencer par lui-même.

 

Mercredi dernier, du haut de ses 9 ans, Rayad a livré une prestation XXL dans une plage d’Itsandra pleine à craquer. Il devait être 23h15 quand le jeune rappeur a débarqué sur la scène en superstar, brandissant un drapeau des Comores, accompagné par son père, le rappeur Rdjb, et son manageur, le boxeur Yadfa. Torches allumées, mains levées, des poussées de cris de joie, le public qui s’impatientait de voir le rappeur, avait visiblement envie d’immortaliser le moment.Mais, pour lui, pas de temps de s’attarder sur les convenances du public. Illico, il a entamé son show sur les chapeaux de roue.

Un show familial

Avec son banger Validé, Rayad a planté le décor de son univers musical : un rap cru influencé par les grands de sa ville du côté de l’Hexagone, Sevran, en l’occurrence Kaaris et Kalash criminel. Devant une foule immense, le jeune rappeur arborait un calme assez déconcertant. Insouciant, affuté, en aucun cas, «Le prince de la ville» n’a pas semblé impressionné par l’évènement, bien au contraire. Pris sous son aile par le père qui assurait ses backs, Rayad était comme un poisson dans l’eau, ondulant entre les allées de la scène pour haranguer son public.


Bien que ce dernier ne semblait pas connaitre par cœur tous ses titres, celui qui avait mis le feu dans les studios de Skyrock a su l’entrainer dans son sillage, grâce, notamment, à son énergie débordante et sa présence scénique. Par intermittence, l’auteur de Big-up était rejoint sur scène par ses frères et sa sœur à qui le rappeur devait gratifier d’un «joyeux anniversaire!» repris en chœur par toute la plage, ce qui a fait fondre la jeune fille en larmes.


Autre séquence forte en émotion, au moment d’interpréter le titre Maman, le rappeur était accompagné par… sa mère. Une fusion entre mère et fils qui allait se solder par une coulée de larmes chez les intéressés. Et même chez une partie du public.La prestation de Rayad est d’autant plus à saluer que le rappeur n’avait pas été aidé par la qualité calamiteuse de la sonorisation.

L’ombre au tableau

La première partie fut tout simplement un naufrage. Après le passage de Gnax, Le G Arzam s’apprêtait à prester. Après seulement une minute sur scène, il a constaté l’anomalie qui encombrait sa performance : «Le son est vachement bas Dj», devait-il lancer à Dj Hamza. Désabusé, le regard hagard, l’auteur de Hamu a finalement dû quitter la scène. S’en est alors suivie un gros quart d’heure d’incompréhension de la part du public qui n’a pas caché son mécontentement. Ainsi fusaient les «Dj nalawe» et autre «nari randewa».


Heureusement, le spectacle reprendra finalement, avec une sonorisation améliorée. De sa voix de velours, la candidate de Nyora, Sky Miah a illuminé le ciel d’Itsandra. Le concert a, par la suite, navigué entre le rap, le dancehall et l’afrobeat de Guirri H, Bertone et Ibou Black, dont la prestation a littéralement métamorphosé l’image de la soirée.Au total, une chose est sure et certaine : pour sa première prestation au pays, et malgré une sonorisation catastrophique, Rayad a entièrement conquis le cœur du public de la plage d’Itsandra. Et, au-delà, celui de son pays.

Commentaires