Le Centre national de documentation et de recherches scientifiques (Cndrs) et la cité de Simbusa ont organisé, samedi 22 octobre à Simbusa dans le Mbadjini, une conférence sur l’histoire de cette région du sud de Ngazidja et ce qui aurait été sa première «capitale traditionnelle», Simbusa, jusqu’à la fin du XVII siècle. Des recherches menées par le conférencier, l’enseignant-chercheur à l’Université des Comores, Kaambi Roubani. Bien que le conférencier ait su mettre en évidence quelques pistes de réflexions pour corroborer cette thèse, certaines d’entre elles et leurs conclusions ont été contestées par l’historien, Dr Moussa Saïd Ahmed, ou encore l’ambassadeur Abdillah Saïd Soilihi.
«Ces recherches sont intéressantes. Cependant, il était inapproprié de donner une conférence sans citer des sources. On n’invite pas ses collègues et les médias pour présenter un travail incomplet. Cela a tué la richesse de la conférence. J’étais également surpris de voir le conférencier s’entêter à dire qu’il était absolument certains de ses recherches et qu’il avait de bonnes sources, après avoir été recadré. Il aurait été plus correct d’en prendre bonne note pour mieux enrichir ses recherches car, en matière de recherches, le débat contradictoire est nécessaire à la manifestation de la vérité», a soutenu un chercheur qui a requis l’anonymat, avant de «regretter» le fait que le conférencier ai eu tant de mal à supporter qu’on lui porte la contradiction.
Sans révéler de sources, Kaambi Roubani s’est étendu sur comment il a réalisé ses travaux, a donné le sens originel du nom «Mbadjini», s’est dit certain par les traces du Ngome (rempart) de Simbusa, de l’avènement du sultanat dans cette région et la création de Fumbuni en 1605. Cette dernière «révélation» a été qualifiée d’»anachronisme» par le Dr Moussa Saïd et Abdillah Saïd Soilihi qui soutiennent que la ville de Fumbuni a été créée bien avant cette date.
«Il y’a des choses à revoir dans les travaux présentés à cette conférence, notamment sur le anda. On devrait mener des recherches sur Pvuna Funga et Bangwa, attendre les conclusions des recherches faites sur la grotte de Simbusa avant de pouvoir conclure que telle agglomération ou telle autre est ou n’est pas la capitale traditionnelle du Mbadjini», estime Moussa Saïd Ahmed : «Je vais très prochainement décortiquer les recherches présentées dans cette conférence à l’occasion d’une autre qui se tiendra au Cndrs car il faut enrichir le travail au maximum», a conclu Moussa Saïd qui «rappelle» qu’il est «important de pouvoir raconter l’histoire avec authenticité car c’est un patrimoine appelé à traverser le temps».