Après avoir enregistré quatre titres à l’île de la Réunion en vue de sa nouvelle création, le chanteur de reggae, Baba Chihabi, est aux Comores où il enregistre trois morceaux parmi lesquels Rasta Lova en création au studio Ninga. Une oeuvre sentimentale sous les doigts du producteur Drogba. Quelques gorgées devant un cendrier bien garni, Drogba, chemise à moitié boutonnée et coiffure allant un peu dans tous les sens, envoie le tempo pour que chacun puisse apprécier et, le cas échéant, apporter les dernières corrections.
Dans ce studio, vers 20h pour les derniers ajustements, tout le monde a pris son sérieux à deux mains et nul n’hésite quand il faille faire des remarques (des reproches?) à son prochain.«Arrêtez de parler. Il faut me laisser finir et vers la fin, chacun pourra apporter autant de critiques qu’il faudra. D’ailleurs je suis très ouvert sur ce point car c’est ce qui permet de rendre une copie bien meilleure», a assène le «magicien» de Ninga Studio, Drogba, avant que Baba Chihabi ne recommande de refaire un petit passage «qui ne lui semble pas coller avec une note».
Au moindre petit problème et, Baba Chihabi, celui-là même qu’on appelle affectueusement «Rasta président» n’hésitait pas à retourner en cabine. Encore et encore.Produit à différents endroits de notre sous-région, l’auteur de l’album Islands On Fire souhaite que cette nouvelle création revête plusieurs touches de ce côté-ci du continent africain. Un peu un reggae made in indian ocean.«On peut y passer toute la soirée, le plus important est de pondre un morceau qui fera rêver les mélomanes», semble convaincu le producteur. Pour cette œuvre sentimentale, Rasta Lova, l’artiste mélange du français et de l’anglais à un shikomori d’un accent pas nécessairement puisé du fin fond du terroir.
«Là! J’accepte le son, je suis satisfait. Je suis resté ici depuis le matin pendant que vous étiez sorti prendre l’air et j’ai bossé sur la prod comme un malade. Est-ce que tu es satisfait du résultat?», demande Drogba à Baba Chihabi qui acquiesce par un sourire avant de concéder un oui franc : «Je trouve que ça va. Il n’y pas de souci», lâche celui qui n’est autre que le fils de l’immense Abou Chihabi qui n’est vraiment plus à présenter sur la scène musicale comorienne.
Une chose est sure : il y’avait une complémentarité et, peut-être surtout, une complicité certaine entre les deux artistes, ce qui a bien facilité le travail. Présent en studio, l’artiste Nico Rasta man a également contribué à la naissance de cette dernière phase de Rasta Lova.