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Rénovation de la Zawia Salmata Hamisi I Des conséquences pour son inscription au patrimoine mondial?

Rénovation de la Zawia Salmata Hamisi I Des conséquences pour son inscription au patrimoine mondial?

Culture | -   Mahdawi Ben Ali

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Ce lieu saint situé dans la médina de Moroni a-t-il encore des chances d’être inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco après les nombreuses transformations qu’il vient de subir?

 

Le Zawia «Salmata Hamisi» à Moroni, comme de nombreux monuments répertoriés et pouvant faire leur entrée au patrimoine mondial de l’Unesco, vient de subir des transformations susceptibles de l’exclure de la carte des vestiges historique des Comores. Situé dans la médina de Moroni, le lieu saint a vu sa façade compétemment transformé, notamment avec le recours à du ciment. Une technique qui enlève à ce monument sa «valeur universelle», son authenticité et qui, surtout, s’attaque à son intégrité.
Autant de critères indispensables pour une inscription au patrimoine mondial depuis les recommandations issues de la conférence de Nara au Japon en 1994.


«L’authenticité et l’intégrité figurent parmi les conditions sine qua non pour l’inscription d’un vestige au patrimoine mondial de l’Unesco. Les transformations actuelles du Zawia Salmata Hamisi peuvent constituer des handicaps dans les efforts déjà engagés dans ce sens. Il va apparaitre de grandes différences entre les anciennes photos qu’on a déjà soumises à l’Unesco dans le dossier d’inscription des sultanats historique des Comores et celles d’aujourd’hui», s’alarme le coordonnateur du projet d’inscription des sultanats historiques à l’Unesco.


Les Comores vont recevoir, le mois prochain, quatre experts dans le cadre des efforts menés pour la validation du dossier du pays à l’Unesco. «Pourvu que cette zawia soit retenue car elle transpire l’histoire du pays», prie le Dr. Bourhane Abdérémane visiblement inquiet.Le Centre national de documentation et de recherche scientifique (Cndrs), «gardien» du patrimoine comorien, tout comme la direction générale des Art et de la Culture, assistent impuissants aux nombreuses destructions de vestiges historiques.


Bien qu’une loi portant protection du patrimoine matérielle et immatéiel ait été promulguée, ils brandissent le «fait que cette loi ne soit pas suffisamment connue du public» pour justifier leur «réticence» à porter ces violations de la loi devant la justice.Dans le cas de Salmata Hamisi, le Cndrs et d’autres institutions auraient engagé un bras de fer avec les responsables de la Zawia histoire d’éviter l’irréparable, vainement. «Certes une loi sur la protection de ce patrimoine a été promulguée mais il faut qu’elle soit vulgarisée pour pouvoir être appliquée. Nous avons élaboré un planning et un budget pour ce travail, mais il nous manque des moyens. Nous appelons au soutien de l’Etat et de nos différents partenaires pour pouvoir sécuriser le peu qui reste», devait conclure, Dr Bourhane Abderemane.

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