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Salon international de l’artisanat aux Comores I Pour une «tournante» du savoir-faire traditionnel africain

Salon international de l’artisanat aux Comores I Pour une «tournante» du savoir-faire traditionnel africain

Culture | -   Adabi Soilihi Natidja

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Cette année, l’édition a été rehaussée avec la participation de sept délégations étrangères venues «promouvoir l’artisanat africain». Selon la ministre malgache, Ranaivo Ratsiraka Sophie, le continent aurait tout intérêt à faire de cet évènement un grand rendez-vous et à l’inscrire dans la durée.

 

La cinquième édition du Salon international de l’Artisanat aux Comores, ou Siacom, s’est déroulée du jeudi au dimanche dernier au Palais du peuple à Moroni. Ce rendez-vous, organisé par le gouvernement à travers le ministère en charge du Tourisme et de l’Artisanat, entre dans le cadre des activités de la célébration de la fête nationale.
Contrairement aux éditions précédentes, celle-ci s’est agrandie avec la présence de délégations du Cameroun, du Bénin, de la Côte d’Ivoire, du Tchad, du Sénégal, de l’Afrique du Sud et de la Tanzanie, notamment, venues promouvoir l’artisanat de leurs pays à travers des habits et des bijoux traditionnels. Tissus Wax, Ndop, Kanvo, Bazin, Shweshwe et Opouko ont composé l’essentiel des stands sous formes de boucles d’oreilles, de colliers, de sacs, d’éventails, de bonnets et bien d’autres objets.
Pour leur part, les artisans comoriens ont proposé leur savoir-faire à travers des objets d’art plastique, du savon made in Comores, des cosmétiques, des chaussures, des habits et mis en avant le tissu traditionnel comorien de «sahare» na «subaia».


A cette occasion, le secrétaire d’Etat comorien en charge du Tourisme et de l’Artisanat a estimé que cette cinquième édition du Siacom était «toute spéciale» du fait de l’importance des délégations venues du continent pour exposer les produits de leur pays, les faire découvrir et donner aux uns et aux autres l’opportunité d’échanger, de s’imprégner et de s’enrichir du savoir-faire des autres et que cela pouvait contribuer à «promouvoir la zone de libre-échange commerciale en Afrique».

«Agir ensemble entant qu’Africains !»

Moctar Ould Dada Hamdane a, pour cela, appelé les artisans comoriens à tout faire «pour s’imposer dans ce grand marché commercial, à se montrer à la hauteur», à mettre à profit les «formations reçues, et à mieux s’organiser pour bénéficier des opportunités de représenter le pays dans les grands évènements internationaux sur le secteur».«A quoi se définit l’artisanat ? Comment agir pour investir, résister aux crises économiques et pour que le développement de l’emploi puisse être inclusive? Comment appréhender les enjeux juridiques, de la propriété intellectuelle, de la formalisation des entreprises? Et comment mieux organiser et soutenir l’artisanat dans la gestion des chaînes d’approvisionnement, le développement des produits?», etc. Telles étaient les questions autour desquelles les différents panélistes ont échangé, vendredi et samedi, afin, notamment, de définir la place de l’artisanat dans le commerce africain.

A l’issu de ces discussions, la ministre des Métiers et de l’Artisanat de Madagascar, Ranaivo Ratsiraka Sophie, après avoir félicité les organisateurs de l’édition, a émis le souhait d’accueillir pareil événement dans son pays. Selon elle, des initiatives du genre devraient avoir lieu plus régulièrement : «Nous devons nous donner la main en tant qu’Africains, faire de cet événement un rendez-vous tournant à l’image des Jeux des îles de l’Océan indien ou des Jeux olympiques pour que chacun de pays puisse faire valoir son savoir-faire et sa culture à travers son artisanat», devait-elle proposer.Abondant dans ce sens, le président de l’Ong Club Adeco du Bénin, Hondi Assar Crespin Brice, a soutenu qu’il était pour les dirigeants africains de valoriser les habits faits de créateurs de modes africains, avec des tissus africains, car «c’est seulement ainsi que nos modèles africains s’imposeront dans le monde».

«Prendre acte»

Pour sa part, la commissaire générale des Expositions et foires, aux Comores, Rahamatou Goulam, a dit prendre acte de toutes ces propositions qui vont dans le sens «de faire de l’artisanat, un levier crédible du développement économique du continental» et a informé qu’elles allaient être soumises «au chef de l’Etat, Azali Assoumani, également président en exercice de l’Union africaine».Enfin, le créateur de mode, Germain Bessangbo, s’est réjoui de représenter son pays à cet événement aux Comores. Son souhait est que «de telles occasions aident effectivement à promouvoir la zone de libre-échange continentale africaine».

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