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Scène libre à l’Afm. Encore un air de déjà vu?

Scène libre à l’Afm. Encore un air de déjà vu?

Culture | -   Mahdawi Ben Ali

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La Scène libre 2023 du collectif Art 2 la plume a ouvert ses portes vendredi dernier à l’alliance française de Moroni. Malheureusement avec peu de nouveautés. Parfois, le public a même pu soupçonner avoir été servi avec des plagias de texte et de styles de slameurs d’ici d’ailleurs et sans la moindre touche personnelle. Sans compter ces rimes forcées «reflet d’une absence certaine de créativité».

 

Le collectif Art 2 la plume a présenté, vendredi 11 février, sa première scène 2023 au Café de l’Alliance française de Moroni. Bien que des slameurs indépendants et des collectifs poussent comme des champignons et prennent part de plus en plus à cette Scène libre, la qualité de la production semble poser réellement problème.
Quinze ans après la première prestation de slam aux Comores, initié par «Les Slameurs de la Lune» en 2008 au sein de cette même institution française, les nouveaux slameurs n’arrivent toujours pas, selon toute vraisemblance, à créer «leurs» style et se voit encore obliger de se contenter de copier-coller de slameurs bien connus tels que Captain Alexandre, Grand Corps Malade ou encore Abd al Malik.


«Il y’a bien une régression au niveau de la production des textes. Il n’y a pas suffisamment de fond comparé à ce qui nous a été donné de voir il y a quelques années», devait concéder le slameur du collectif Art 2 la plume Ansoir Ahmed Abdou.Téléphone portable à la main, texte insuffisamment maîtrisé, défaut d’articulation et rimes trop forcées ont constitué le menu proposé par les slameurs de la Scène libre de vendredi dernier. Dommage pour cette Scène libre qui a beaucoup contribué au développement du secteur. Par ailleurs, alors que chaque slameur disposait de, seulement, trois minutes, certains n’arrivaient pas à se défaire de la fâcheuse habitude d’expliquer leur texte avant de le déclamer.

«Il faut que ça change!»

Pourquoi expliquer son texte avant de prester? Les slameurs trouvent-ils le public «pas assez futé pour comprendre par lui seul leurs verbes?», devait s’interroger un spectateur à la fin de la soirée.«Je regrette beaucoup que certains parmi nous se contentent de reprendre des textes d’autres slameurs pour en faire leurs. J’ai l’impression que certains veulent que les choses viennent d’elles-mêmes sans le moindre effort de leur part. Le pire, c’est quand on assiste à des copier-coller de textes et de styles de slameurs comoriens avec qui ils vont partager la même scène. C’est vraiment désolant. Il est temps que ça change. A bas les plagias!», a lancé un slameur hors de lui.


Selon le président du collectif Art 2 la plume, Ansoir Mohamed, «la scène libre a enregistré une évolution considérable du fait que ces derniers années ont vu émerger de nombreux slameurs qui prennent part à cet évènement». Certes oui. Mais est-ce la quantité qui doit primer? «Windji wa mapvindo tsi windji wa nazi !», dit l’adage.
«Le slam n’évolue pas. Ce sont toujours les mêmes têtes qui se retrouvent entre eux. Ils n’arrivent pas à attirer un nouveau public. La Scène libre à même perdu une bonne partie de ses fidèles. Il faut trouver une solution pour changer cela», a cru devoir conclure, le percussionniste Tchatchan qui accompagne des slameurs «depuis plus de dix».
A bon entendeur?

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