Le photographe Mohamed Abderemane dit Mab Elhad a représenté les Comores à la deuxième édition de la Semaine de la photographie du Benin le mois dernier. Accompagné du Béninois Crystallin Montcho et Sartunin Adebo, “Mab” a dirigé son flash sur l’histoire et la culture comoriennes. En trente-deux tableaux, il a donné au public du Centre culturel de To Tché Wè un aperçu des plus prestigieux symboles et monuments comoriens, notamment, le Coelacanthe, la tortue, le Lac salé et le Dos du dragon.
“Il est temps pour les photographes comoriens de monter que la photographie a son rôle à jouer dans le développement du pays. Pourquoi ne pas organiser un festival de la photographie comorienne comme c’est le cas chez nos voisins de l’Océan indien?”. Selon lui, la différence entre la photographie aux Comores et celle du Bénin vient de ce que cette dernière peut compter sur un encadrement institutionnel, un répertoire des arts et de la culture qui “permettent de se rencontrer et de se développer”.
Pour “donner plus de lumières” sur les Comores, Mab Elhad a exposé une photo rétrospective du site de Kalaweni avec la mosquée, un symbole de l’histoire religieuse, mais aussi les boutres qui rappellent l’intense activité commerciale d’une certaine époque.“Il est regrettable de voir le manque criard de reconnaissance en vers les artistes. Alors que nous ne cessons de faire honneur au pays à l’extérieur, nous ne sommes pas reconnus à notre juste valeur. Avec le budget microscopique affecté actuellement à la Culture et l’absence d’une école de beaux-arts, aucun développement n’est possible”, analyse-t-il.
“Dormir sur une mine d’or”
Toujours est-il que le poète et calligraphe comorien a su intégrer parfaitement la thématique de cette deuxième édition de la Semaine de la photographie, “Ma culture à travers mon objectif”. Avec son flash, la culture comorienne a illuminé la capitale béninoise et décroche le prix Sephobe. Parallèlement, l’auteur de Kaulu la Mwando, a animé des ateliers en photographie. Selon le consul honoraire des Comores au Benin, El Hadj Akibou, cette initiative a “honoré” la culture des deux pays. “Nous avons des cultures qui dorment. En vérité, nous dormons sur une mine d’or. C’est une merveilleuse initiative bénino-comorienne qui élève vraiment le panafricanisme”, devait renchéri le consul, chez nos confrères de l’Evènement Précis.
Mahdawi Ben Ali