Où puisez-vous votre inspiration?
Dans mon environnement. Cela peut être un tissu, une couleur. En général, j’ai des flashes. Pour une chemise par exemple, ça peut être une colle, un poignet. Après je couds la chemise, puis une tenue toute entière. Tout peut basculer pour un simple tissu.
Ainsi, pour la tenue que j’ai portée au Festival de Cannes, je me suis inspiré de mon grand-père qui s’est souvent ainsi vêtu. Toutefois, j’ai mélangé le traditionnel à la modernité pour produire une pièce unique. J’ai voulu faire quelque chose qui représente les Comores traditionnelles avec une touche moderne.
Comment êtes-vous venu dans le monde de la mode?
J’ai commencé tout petit. Quand mes parents m’achetaient des vêtements, je les refaisais à ma manière. Quand j’étais au lycée, j’avais créé un tee-shirt que mes amis ont trouvé beau puis j’en ai créé plusieurs que j’ai vendu.
J’ai commencé avec un budget de deux cent euros avec lequel j’ai acheté des tissus pour ma première collection. Je vendais aux amis puis j’ai réalisé une collection complète. A 18 ans, j’ai été lauréat du concours Talent de la cité, puis Graine de Boss, Planète Mode. Ces prix m’ont permis d’avoir une certaine visibilité à travers la presse. Après je n’ai jamais rien lâché jusqu’à ouvrir ma première boutique en 2013 à Rue Courteissade, à Aix-en-Provence. On y trouve un grand espace de vente et un atelier où je crée, à la fois, des collections de prêt-à-porter et du sur-mesure.
Quelles sont les hautes personnalités que vous avez eu a habillé?
Plusieurs célébrités ont donné une image plus globale de ma marque en portant mes créations en public. Il y’a, notamment, des footballeurs de l’Olympique de Marseille ou encore des artistes tel que Christophe Maé, Jamel Debbouze, des producteurs américains tels que Maurizio Bizzari ou encore des athlètes comme Muriel Hurtis, Stéphanie braise Fernandez, Virginie Dedieux. J’ai également eu le plaisir d’habiller la série Plus belle la vie pour le Festival de cannes.
Vous faites recours à quels genres de matières pour vos créations?
Je travaille avec de très belles matières telles que la soie, la laine, des voiles de coton, de la dentelle de Calais. Je travaille avec des tissu unis ou encore imprimés que je dessine-moi-même.
Que représente pour vous la présence de Shewo Couture au Festival de Cannes?
J’ai été sur le tapis rouge à Cannes vu que j’ai habillé plusieurs personnalités et notamment des Américains et des Français issus du ciném. Cela fait déjà trois ans à quatre ans que j’y vais et les habillent.
Des maisons de productions américaines me contactent régulièrement pour des commandes destinées à des acteurs et des producteurs. Des hommes comme des femmes qui montent les marches à Cannes. De ce fait, j’ai la possibilité de monter les marches tout comme eux.
Cela fait toujours plaisir, et cette année, j’ai voulu faire un clin d’œil aux Comores et représenter un peu mes origines. C’est pourquoi je m’y suis présenté en Ikoyi.
Vous êtes bien plus connu à l’international qu’aux Comores…
C’est un peu normal vu que je me suis investi ici et que j’y réside. Je suis peu exposé aux Comores mais j’ai de gros projets pour les années avenir. On en parlera le moment opportun car pour l’instant c’est un peu tôt. J’aimerais bien m’investir aux Comores et je vais revenir pour lancer des projets. Actuellement, je lance une nouvelle marque appelée Let’s Ride qui vise des vêtements techniques, tendances et adaptés à la mobilité urbaine. En effet tous les vêtements Let’s ride sont dotés de protections antichocs homologuées et amovibles pour mieux protéger lors des déplacements à vélo, à trottinette et en scooter
Et si on parlait de distinctions?
J’ai été gratifié à plusieurs reprises comme pour le prix «Graine de Boss», «Talents», «Défis Jeunes», «Planète Mode, etc. Le plus récent fut le Trophée de l’économie qui m’a été délivré par La Provence, le principal journal dans le Sud de la France.De même, j’ai été retenu pour représenter la mode française lors de la Fashionweek en Ukraine. Enfin j’ai fini par prendre l’initiative d’organiser mon propre Fashion show à Paris au Palais de l’Unesco. J’ai également réalisé le défilé de clôture de l’exposition Universelle à Dubaï.