La comédienne Sitti Thourayat Daoud a présenté, à l’Alliance française de Moroni (Afm), vendredi, son spectacle largement inspiré de la pièce “Excusez-moi madame” d’Emilie Bonnafous. En plusieurs tableaux, l’actrice a tenté, avec un certain bonheur, d’attirer l’attention sur les violences faites aux femmes. Elle a fait appel à des faits réels tels que le viol en l’associant avec la récente affaire de la petite Faina Rahim, le licenciement et les récentes suspensions “abusifs” de journalistes femmes de médias de services publics.
Comme pour soutenir, notamment, que dans une société patriarcale, la femme peine à se faire une place malgré son dévouement pour le développement de la communauté.“Sitti a su varier les émotions avec le changement de personnages. C’était bien. Le seul souci a résidé dans la transition des tableaux. Il y’avait de la monotonie et plus de lenteur lors des changements de costume”, a analysé le comédien, Djamaldine Toybou.
Dans cette création accompagnée par le musicien et chanteur, Mwegne M’madi et son dzendze, Sitti Thourayat a lancé au visage de toutes et tous les supplices qu’enduire la femme, jeune, adulte voir même les plus âgées qui continuent à revivre leurs cicatrices jamais refermées. Si l’on en croit la comédienne, aux yeux de la société, les femmes n’existeraient plus et leurs cris sont “continuellement réduits au silence par la justice, la communauté et par la famille. “Au quotidien, les bourreaux deviennent victimes”.
“Pour une première et après un long moment assombri par la Covid-19, je trouve que ce spectacle est réussi. Elle n’a peut-être pas eu suffisamment de temps pour le préparer ce qui a entrainé les quelques couacs constatés. Il y avait beaucoup de répétions dans les changements de tableaux et pas assez de créativité. Cela n’a, cependant pas empêché son message, parfaitement poignant, de passer”, a conclu le Parolier du Karthala.
Mahdawi Ben Ali