Ouvert mardi dernier, le festival Slamer un pied sur la lune bat son plein pour sa deuxième journée au Centre de création et d’animation culturelle (Ccac). Du slam et de l’humour pour tenir en haleine les spectateurs auxquels il manquait, forcément, de grandes rencontres artistiques depuis l’avènement de la pandémie qui a vu l’activité des Arts et de la Culture réduite entrer en hibernation. Le parolier du Karthala, Rahim, un habitué des grands rendez-vous slam du continent et le champion en titre de slam national, Chamssoudine Saïd, ont présenté en une cinquantaine de minutes, leur plus beaux textes aux styles et thèmes variés.

“Les choses se sont bien passées, la soirée a été magnifique! C’est vrai qu’on peut améliorer des choses mais d’une manière générale, elle a été top. Il y’a cette particularité aux Comores avec une langue nationale qui permet de vous exprimer autrement qu’en français. J’ai beaucoup apprécié”, a précisé la slameuse ivoirienne, Aminata Bamba alias Amee.
En bon panafricaniste, le parolier du Karthala essaie, à travers son projet Selebeyoon, de faire prendre conscience et d’obtenir des Africains qu’ils “s’unissent et prennent leur destin en main et, surtout, qu’ils n’oublient jamais leurs racines et leur histoire”. Du fait de la grande diversité de ses thématiques, il se distingue de la majorité des slameurs de place.

El Yachourtu, la révélation

Accompagné de son équipe, Chamssoudine Saïd ne cesse de s’améliorer en affichant un travail encouragé par le public “malgré un ton constant dans ses différentes créations”, seraient tentés de dire certains.
“J’ai apprécié le travail de Chamssoudine, c’est assez varié et coloré. Quant au parolier du Karthala, c’est un ami de longue date que j’ai redécouvert encore une fois. Je trouve que depuis la dernière fois que je l’ai vu sur scène, il s’est nettement amélioré. Il y’a eu de la maturité avec des textes poignants surtout celui qui était en shiKomori. Je n’ai, certes, pas tout bien compris, mot à mot mais j’ai été saisi par l’émotion que ça véhiculait. Je savais que ses textes en français sont bons mais là, encore plus en shikomori. J’ai dégusté sa prestation et j’ai aimé”, a apprécié Aminata Bamba alias Amee.

Par la suite, les humoristes du Comores comedy club ont investi la scène et ont fait, eux aussi, sensations. Cependant, la révélation de la soirée fut l’humoriste, El Yachourtu. Avec sa présence scénique époustouflant et son style très particulier, il a séduit le public du Ccac-Mavuna qui a ri à chaudes larmes.
Vivement la prochaine journée! Selon toute vraissemblance, cette troisième édtion a toutes les chances d’être un bon cru.

Mahdawi b. Ali