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Soirées twarabu Tl Events. Tiyar el Hayat enflamme l’Al-Camar

Soirées twarabu Tl Events. Tiyar el Hayat enflamme l’Al-Camar

Culture | -

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C’est une première soirée twarabu plutôt terne. Pas au niveau des prestations. Loin de là. Mais au niveau du public, qui ne s’est pas déplacé en masse, jeudi dernier à l’Al-Camar, pour la première soirée twarabu de l’année de Tl Events. Il faut dire que le pari de la société d’organisation d’événements culturels et de prestation technique, gérée par Salim Abdallah, est osé : «relancer l’Al-Camar et renouer avec le twarabu traditionnel comorien». Rien que ça !

 

Mais rameuter du monde, dans une salle restée longtemps en veilleuse, emblématique qu’elle soit, n’est pas chose aisée. Même quand c’est Costy, meilleur artiste comorien aux Voix de l’Océan Indien (Voi) 2015, et le non moins emblématique orchestre Tiyar el Hayat de Ntsorale ya Dimani, qui sont à l’affiche.
Cela dit, à en croire les organisateurs, les enjeux sont ailleurs. «Je vous remercie d’être venus. Le fait que vous soyez là, même en petit nombre, signifie beaucoup pour moi. Ce projet vise à promouvoir le twarabu traditionnel», présente Salim Abdallah l’événement. Et quoi de mieux que Tiyar el Hayat pour se lancer. «J’ai connu Tiyar el Hayat tout jeune. A l’époque j’aimais beaucoup leur musique. C’est toujours le cas aujourd’hui. Je suis enchanté de partager la scène avec eux», lâche Costy avant d’entamer sa prestation acoustique. Un duo entre l’homme et la guitare. Upepo wa mahaba, pour réchauffer les spectateurs. Ensuite, Mwana, une série de conseils aux enfants. «Soma mwana urambuwe inu dunia. Ba inlimu ndo mbiho zotsonga uyeuhe». L’artiste poursuivra avec un morceau twarabu avant de finir, sous les applaudissements, avec un son sentimental, Fayfa. «Vous n’êtes pas nombreux. J’ai le sentiment, cependant, que vous êtes de véritables passionnés», devait-t-il remercier son auditoire.

Recueillement en musique

Il n’avait pas tort. Dès les premières notes de Tiyar el Hayat, ces derniers se sont précipités sur la piste de danse. «Ceux qui ne sont pas venus peuvent nourrir des regrets», avertit Mouigni Baraka, dit Gandja, l’animateur. Costumes noirs, chemises blanches, l’orchestre interprétera une dizaine de morceaux tirés de ses deux premiers albums. Matsozi male, Mwanahangu mwanamshe, Ndola, Mlimadji, Nafasi, Upvulumifu, Ulaya ou encore Shofera, les artistes de Ntsorale ya Dimani «ne chantent pas pour chanter». Les mots sont triés, soupesés. «Nous abordons des thèmes relatifs à la société comorienne, à propos de savoir-vivre, de mariage, de l’agriculture ou de la vie tout court». Une pensée pour les agriculteurs : «Mlimadji ha rooha, ha rooha yangalie mimea… ».
En hommage à un des leurs, décédé, ils tomberont les vestes en milieu de soirée. Hafani, se recueilleront-ils en musique. Et, pour clore leur prestation, Twalaka. Jean Chazero au micro. Les spectateurs étaient, alors, tout en sueur. «L’important était de jouer, et montrer aux gens ce qu’est le vrai twarabu. Elle est là, notre richesse. A nous de la préserver», lance Gandja. La boucle est bouclée.
La prochaine soirée twarabu Tl Events n’aura lieu que le 3 octobre prochain. Au programme, Super Mambo jazz et Asmuna de Pvanambwani. Ukombozi (groupe folk) de Moroni en première partie.


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