Avec ses vingt-sept toiles exposées à l’Alliance française de Moroni du 15 novembre au 14 décembre prochain, le plasticien, Soulé Ali, transporte les habitués des lieux avec son «Voyage» à travers la tradition, la culture, le maraboutage, les Djinn, les contes, les chants, les danses et la mer et ses contours.
A l’évidence, le peintre ne pouvait rien raconter dans un voyage en «pays de lune» sans mettre amplement en valeur la mer et ses beaux paysages. Sur un bon nombre de ses toiles, il expose cette mer, le train grâce auquel, pendant des millénaires, les «Iles de la lune» ont pu communiquer avec le reste du monde et écrire une bonne partie de leur histoire.
Ses oeuvres racontent, également, le quotidien de l’habitant à savoir la pèche, le commerce intérieur et extérieur, la religion et certains contours du anda (Grand mariage) la tradition la plus tenace en Union des Comores à travers les temps.
Tout cela est agréablement servi par l’acrylique, l’huile, l’aquarelle, le collage, le recyclage et la toile de jute avec lequel, Soulé Ali présente une esthétique engagée qui évoque transactions et traites mondiales, racines sociales.
La toile de jute, à elle seule, raconte une bonne partie de ce voyage merveilleux et, parfois, périlleux.
«Soulé Ali et son Voyage voguent sur diverses techniques et parlent facilement au public. Acquise avec le temps, la connaissance de la toile jute n’est pas une simple affaire de technique. Elle essaie également de pérenniser l’œuvre dans le temps et bien plus encore. Elle suit aussi les évolutions et les moeurs de ceux qui l’ont peinte et de leur regard sur la réalité et l’art», apprécie le peintre Ben Ahmed rencontré sur les lieux.
De plus en plus mis au placard, les contes comoriens et leurs personnages retrouvent, avec ce Voyage, une place particulière sur les tableaux de celui qui est loin d’être à sa première exposition après avoir sillonné le sud-ouest de l’Océan indien et Marseille, la capitale culturelle française.
«Nous avons une lourde tâche à travers nos créations notamment la préservation des arts et de la Culture. J’essaye, ici, de faire revivre les contes qui ont bercé notre enfance notamment Dimkuu ou encore Mhaza Nkungumaga», a conclu le propriétaire de Wala Galerie.