Jeudi dernier, le Doyen Anasse qui présentait son premier One man show dans son pays natal, Le cri de la Terre, a eu rendez-vous avec un public très interactif, après avoir participé au «Parlement du rire» avec le sketch Mocheté, en juin dernier.Se prenant pour le porte-parole de la Terre, le comédien, muni de son style propre et d’un humour à couper le souffle, a déploré certains comportements qui seraient devenus, au fil du temps, des «vices qui gangrènent les sociétés d’aujourd’hui».
Tout y est passé et, plus encore, la pollution de l’environnement ou l’addiction des enfants aux téléphones portables. Une évolution aux conséquences très lourdes avec la multiplication des expositions à des contenus non-désirés comme les messages haineux, la violence, le cyber-harcèlement et les atteintes à la vie privée. Dans la société comorienne, désormais, pas un trimestre ne passe sans que pareilles histoires ne fassent la Une des réseaux sociaux.
A l’en croire, les «enfants d’aujourd’hui» ont les yeux rivés sur certaines applications. «Pour ceux qui ne les connaitraient pas, ce sont des applications dans lesquelles si tu parles de changement climatique, de pollution, de place de la femme dans la société, tu récoltes une somme record de 34 vues et 14 likes» et si tu étales certaines intimités, et peu importe la qualité de la vidéo, parfois ce n’est même pas toi qui les montre, les gens viennent prendre dans ton téléphone et les publient et ça récolte 1 millions de vue», affirme-t-il.«Le cri de la Terre» s’est, selon le doyen Anasse, une opportunité de véhiculer les messages que transmet la terre par l’intermédiaire de signaux divers. Dans son spectacle intitulé Testament, le comédien – qui a fait ses débuts de scène aux côtés de Fouad Salim – plaide pour l’abandon de ses «mentalités».
Agréable surprise
«Mes enfants, je pars en laissant derrière moi des dettes envers l’environnement, des montagnes de déchets. A eux seuls, vos couches à jeter dépassent le million de tonnes. Vous n’allez jamais vous en sortir sans le traitement et la valorisation des déchets. Alors mes chers enfants, quand vous irez sur le net ne faites pas comme oncle Fouad qui a usé son temps à regarder des films x , prenez ce temps et faites-en bon usage», tentait-il de sensibiliser un public qui a paru très réceptif et qui, conquis, n’a pas semblé voir le temps passer. A sa sortie de salle à la fin du spectacle, le Doyen Anasse a avoué avoir été agréablement surpris à la vue du public «nombreux et venu de partout pour le voir».