Après être sorti de résidence à l’Alliance française de Ndzuani, le slameur, Slafouète et ses acolytes, ont jeté l’ancre à l’Alliance française de Moroni, vendredi 25 mai pour un spectacle qui, selon un avis très partagé, sort un peu du standard proposé par les slameurs de la place. De l’humour, de la musique, de la danse, du chant et surtout une présence scénique qui conquiert le public. Quoi de plus qu’un bon texte et une bonne musique qui célèbre la beauté des îles Comores, pour ouvrir ce spectacle aux thèmes riches et divers.
En bonne compagnie
Pendant que la jeunesse rêve de partir pour des «eldorados», lui il appel à rester et préserver le patrimoine des Comores et permettre aux autres d’affluer sur ces petits cailloux à la découverte de cette nature nourricière ou encore du formidable esprit de partage et de l’entraide à la comorienne.«Nos îles, ne sont ni trop petites, ni trop grandes. Elles sont ce qu’elles sont. A notre échelle, elles sont toute la richesse dans laquelle puisaient nos ancêtres. Nos îles, joyaux épars dans l’océan, sont parées de sable fin et d’azur éclatant. Volcans endormis et lagons turquoise, un paradis terrestre où la nature s’épanouit. Un peuple chaleureux et accueillant, fier de ses traditions et de son héritage chantant. Des sourires sincères et des cœurs ouverts, une communauté unie où l’entraide est reine», a scandé Slafouète avant de se dire «fier» de ses racines et son identité et qu’il serait judicieux que chacun mette la main au four pour préserver le patrimoine national.
Pour donner plus de hauteur à son spectacle, Slafouète a été accompagné d’un percussionniste, d’un danseur, d’une slameuse et de deux guitares parmi lesquels le finaliste de la deuxième édition du concours de la musique Nyora, Gololo Chams, qui a également usé de sa voix pour faire de «Ivuzi Nkondze» un spectacle de slam bien différents de celui que le public a été habitué ces derniers temps. Avec son côté théâtrale et conteur, Slafouète rappelle un autre slameur comorien, Hichim, qui continue à marquer de ses empreintes la scène régionale et au-delà.
«La faune et la flore, victimes de ce chaos, luttent pour survivre dans un environnement hostile. Mais un danger rôde, insidieux et sournois : le réchauffement climatique, tel un chant funèbre, un poison qui détruit. La fonte des glaciers, la montée des eaux. Chanter pour la Terre, pour la beauté qui s’efface, un cri d’alarme face à l’imminente menace. L’homme, aveuglé par son égoïsme et son avidité, assouvit ses besoins sans se soucier des conséquences. Il pille les ressources de la terre sans vergogne, ignorant les avertissements et les cris d’alarme», s’indigne-t-il.Malgré la profondeur du spectacle, certains ont, toutefois, déploré quelques couacs à rectifier pour faire de Ivuzi Nkondze un bijou qui sort de l’ordinaire. Une partie de danse qui n’a pas eu sa place et une invitation d’un membre du public qui a fait descendre l’intensité d’une prestation qui avait démarré à cent à l’heure.