“Jusqu’à L”, le spectacle qui met en scène un duo entre le danseur comorien, Akeem Ibrahim, alias Washko, et la lumière est en tournée à La Réunion, au théâtre Les Bambous. Sept dates sont prévues pour le chorégraphe de “Dur d’y croire”, à savoir, samedi 17 février à 17h, lundi 19 février à 10h, mardi 20 février à 20h, jeudi 22 février à 14h, vendredi 23 février à 18h30, samedi 24 février à 17 et mardi 27 février à 20h.
C’est un spectacle dans lequel le danseur mène une recherche expérimentale sur le dialogue entre le corps humain et la lumière. Cette danse entre deux entités, l’être humain et la lumière, permet au danseur de “donner un rôle à cette dernière”, au delà de son utilité technique.
Selon Washko, cette histoire interroge sur la place du corps humain bousculé voire-même remplacé par la lumière. Le corps du danseur et celui de la lumière sont tous deux acteurs de l’histoire dont les rôles évoluent jusqu’à s’inverser.
“Ma création mêle plusieurs volets du spectacle vivant à savoir la danse hip hop, la vidéo, la création sonore, et évidemment la création lumière.”, explique Akeem pour qui, ce spectacle “a pour intention d’amener le spectateur à se remettre en question dans ses habitudes et à s’interroger face à la disparition programmée du corps de l’acteur-être humain”.
La lumière, une danseuse à part entière
Dans ce spectacle de Hip-hop où la vidéo comme la lumière sont omniprésentes, le danseur ira jusqu’à abandonner la scène pour accepter la lumière comme danseuse à part entière. On peut ainsi dire que la création cherche à nous tester en donnant à voir une situation extrême sur le plateau.
Dans le tableau final, la lumière se remémora son parcours, son histoire avec le danseur et (dotée d’une conscience de vie ?), elle posera cette question : “Pourrais-je devenir une réalité et remplacer le corps physique du danseur et devenir une véritable interprète ?” Ainsi, ce spectacle perdrait son sens sans le regard et la complicité du spectateur, “témoins de l’accélération des mutations technologiques de notre société se répercutant dans le spectacle vivant”.
“A l’ère des interrogations économiques, écologiques et sociétales sur la nécessité de l’éclairage public, Jusqu’à L tente de changer le regard que l’on porte sur la lumière”, a informé le danseur.
Prendre conscience et s’interroger
Dans ce spectacle de sept tableaux, l’objectif est de toucher la sensibilité du public pour qu’il prenne conscience des enjeux et s’interroge. Le danseur et la lumière forment un duo que tout aurait pu unir mais que l’histoire semblera vouloir opposer. L’Homme représenté par le danseur voulant toujours plus, voulant dépasser les limites, se confrontera très vite à ce qu’il a lui-même créé.
De la naissance de la lumière à la découverte de l’électricité en passant par les technologies modernes qui ont permis de nouvelles avancées dans l’éclairage des spectacles, Jusqu’à L tentera de changer le regard que l’on porte sur le corps et la lumière.
Ce spectacle est mis en scène par le scénographe Clotilde Tranchard, diplômée en Arts du spectacle qui s’est spécialisée dans l’histoire de la lumière dans le spectacle vivant.
Akeem Ibrahim, Washko, le chorégraphe et interprète du spectacle, est né aux Comores en 1977. Parti pour la France à l’âge de onze ans, le danseur s’enrichira de la découverte d’un nouvel environnement humain et vit une rencontre fondatrice avec les cultures urbaines. Guidé par sa passion et s’appropriant les valeurs du Hip-hop, Washko transcendera ses qualités et remportera de nombreuses victoires lors de Battles et concours chorégraphiques.
Il participera à la création de plus d’une dizaine d’œuvres originales au sein des plus grandes compagnies de danses urbaines françaises, notamment ethaDam, Choréam et La rualité.
En 2008, il rentre au pays et fonde l’association Uni’Son avec laquelle il développe de nombreux projets artistiques.