Dans un bref discours, le président directeur général de la société (Pdg), Mohamed Soidiki a retracé l’historique de l’hôtel mythique construit au début des années 70. Il a rappelé qu’après l’indépendance des Comores, l’Etat a récupéré ce patrimoine et à la faveur du programme d’ajustement structurel, initié par le Fmi et la banque mondiale, la société hôtelière Amani constituée par deux nationaux l’a racheté à l’Etat au début des années 90.
«Aujourd’hui, la relève est entre les mains des enfants qui ambitionnent de porter encore plus haut l’éclat de ce lieu qui enferme pleins de souvenirs des générations passées», a-t-il déclaré avec une émotion non dissimulée.
Et pour cause, le président directeur général n’est autre que le père de Wuridat Soidiki, cogérante de l’entreprise, avec son mari Amin Salim.
Selon le Pdg, le projet du Cœlacanthe vise essentiellement la réhabilitation de toute la structure en l’adaptant aux exigences et aux normes en vigueur dans ce monde moderne. Ainsi, l’espace restaurant est en cours de rénovation et d’agrandissement. Le dancing est rénové avec la création d’une salle Vip. La piscine se plie et se soumet aux normes et exigences olympiques. Le patron de la société a annoncé que cette ouverture a imposé aux promoteurs l’embauche de 34 salariés, qui viennent s’ajouter à la trentaine déjà existant.
Pour sa part, le président du Modec a fait un plaidoyer auprès du vice-président pour l’assainissement et l’amélioration du climat des affaires dans le pays. Irchadidine Abdallah a demandé l’accompagnement du secteur privé par le gouvernement pour relever le défi du combat au quotidien sur la sécurisation de l’investissement local.
Le patron des patrons a saisi l’occasion pour sensibiliser les opérateurs économiques quant à la relation qui prévaut actuellement entre les opérateurs privés et les institutions bancaires de la place. Il a proposé des états généraux afin qu’ils puissent se poser et échanger, donner des pistes de réflexion et élaborer une nouvelle feuille de route à même de renouer et de relancer l’investissement à travers l’accès au crédit et aux financements.
La mise en place d’une banque d’investissement
Nous ne pouvons pas nier le volontarisme exprimé par le gouvernement et ce plan d’investissement quinquennal de plus de 470 milliards en est la preuve incontestable. Mais pour que l’économie de notre pays puisse être relancée de manière durable et pérenne, il faut lui doter d’une banque d’investissement capable de suppléer les banques et institutions financières de la place. Il nous sera très difficile de nous développer économiquement avec seulement des banques commerciales, a-t-il ainsi expliqué.
A son tour, le vice-président chargé du ministère du tourisme, Djaffar Ahmed Saïd a fait part du soutien du gouvernement à ce projet. Selon lui, le gouvernement, à travers son Ministère, n’a pas hésité à accorder certains avantages au niveau de l’agrément et de l’exonération aux initiateurs de ce projet. Il a souligné que ce genre de soutien se fait pour de nombreux opérateurs économiques présentant des projets productifs et devant surtout contribuer à la lutte contre le chômage.
Le petit mot de la fin revient au président du Modec qui dans son allocution a conclu, non sans humour et en précisant qu’il n’avait aucune preuve, par ceci : « Après la proclamation unilatérale de l’indépendance, nos pères et nos mères qui se sont battus pour cette dernière, sont venus ici, juste après, pour y prendre un thé au gingembre ». Gageons que d’autres combats seront menés (et surtout gagnés) et qu’ils seront suivis par un petit thé au gingembre au Cœlacanthe ou ailleurs.