La danse, comme le chant, sont partie intégrante de la société comorienne «de la naissance à la mort» comme aime à le marteler l’historien, Moussa Saïd Ahmed. Que ce soit au niveau des genres «modernes» ou traditionnelles, le Comorien ne rate pas l’occasion d’esquisser quelques pas de danse. Toutefois, contrairement aux danses traditionnelles, qui, manifestement, perdent du terrain, les danses contemporaines comoriennes rencontrent un certain succès au niveau national, régional voir même international.
Grâce, entre autres, à la compagnie Tché-za qui a assuré une tournée en France à l’Opéra Bastille de Paris, en Suède ou encore, ce mois-ci, à la treizième édition du Marché des arts du spectacle africain d’Abidjan, le Masa, en Côte-d’Ivoire. De toute évidence, les danses commencent à se frayer un chemin.
Mieux encore, les amateurs de danses contemporaines essaient d’entremêler leurs pratiques aux danses traditionnelles pour plus de créativité et d’originalité ce qui revient, quelque part, à faire d’une pierre deux coups.
Alors qu’elles ont, longtemps, bercé le Comorien, les danses traditionnelles ne sont plus suffisamment mises en valeur. Il fut un temps, chaque localité avait sa propre troupe de danse et des compétions de part et d’autre était régulièrement organisées. Cela est loin d’être le cas aujourd’hui. Certaines pratiques comme le mulidi, le wadaha, le biyaya ou le mdiridji ont complément disparu. Pour ce qui est du tari, du gomaliyao, du shigoma, du sambe ou encore du djaliko, il faut attendre des moments bien spécifiques pour voir les danseurs en esquisser quelques pas.
Cet art qui «définit» les peuples
«De toute évidence, la danse aux Comores enregistre des progrès. Aujourd’hui, elle m’apporte la paix et est devenue mon gagne-pain. C’est un bon moyen d’évasion dans ce monde instable. Au niveau de la santé, la danse m’apporte une bouffée d’oxygène. Toutefois, j’ai l’impression que la danse comorienne est mieux acceptée à l’étranger qu’ici au pays. De ce point de vu, il y a encore du chemin à faire», aime à soutenir la danseuse de la compagnie Tché-za, Takia Ali Ahmed.
Pour rappel, la journée internationale de la danse a été mise en place par le «Comité international de la danse» dans le but de révéler le caractère Universelle de cette forme d’art, de traverser toutes les barrières politiques, culturelles et ethniques et de regrouper les gens autour d’un langage commun.
«Il faut souligner que c’est avec des touches de danses traditionnelles que les danses contemporaines arrivent à se démarquer au niveau international. C’est à nous de les valoriser car, c’est notre culture qui est en jeu. Aujourd’hui, c’est de manière occasionnelle que les danses traditionnelles sont partagées contrairement à certaines autres contrées où elles sont pratiquées au quotidien même en famille afin de faire se perpétuer ces pratiques qui définissent les peuples», semble profondément convaincue la danseuse de la compagnie Tché-za