Abdoulraouf Ibrahim, journaliste et communicant d’origine comorienne, né à Ntsinimwashongo et installé aujourd’hui à l’ile de la Réunion, signe son premier roman intitulé «CHemins de vie». Il s’agit d’un ouvrage inspiré, selon l’auteur, de son propre parcours et celui des nombreuses personnes qu’il a croisées. Dans cet ouvrage, l’écrivain explore des thématiques universelles, à savoir l’identité, les traditions et la force du pardon.
Passionné de lecture et de littérature depuis son enfance, Abdoulraouf Ibrahim fait savoir que la littérature l’a toujours fasciné depuis son plus jeune âge. «Enfant, j’écrivais des poèmes sans même en connaître les règles, simplement par passion». Très tôt il s’est accroché à la littérature, pourtant c’est après l’obtention de sa licence en communication qu’il trouve enfin le temps de concrétiser son rêve d’écrivain.
L’élément déclencheur, c’est son frère aîné, Mounawar Ibrahim. Il est lui aussi écrivain et a publié un livre intitulé «Pour une place au soleil». «Il m’a beaucoup inspiré. Depuis notre enfance, nous avons toujours eu cette petite rivalité fraternelle qui nous pousse à nous dépasser», a-t-il expliqué. Une rivalité fraternelle bienveillante qui pousse Abdoulraouf à suivre ses propres aspirations littéraires. Journaliste de métier, il reconnait que son expérience à la presse écrite, en tant que pigiste à Massiwa, a influencé son style d’écriture. «Cela a forgé mon français et affiné ma plume», devait-il admettre.
Dans CHemins de vie, Abdoulraouf Ibrahim livre un récit poignant à travers le destin de Massimu, un personnage marqué par les difficultés de la vie. Marqué par les épreuves de la vie, son parcours défini par autant de défis a façonné la personne d’Abdoulraouf Ibrahim et lui a permis de se construire un avenir.
Insuffler l’inspiration aux autres
«Massimu en est la preuve : victime dès son enfance d’un accident qui a failli lui coûter la vue, il a su, grâce au courage, à la résilience et à sa foi, se relever et pardonner. Il a su se faire une place au soleil. Ses voyages lui ont permis de découvrir le monde et l’amour, même si ce dernier lui a laissé des cicatrices et des souvenirs impérissables », a-t-il expliqué par rapport à son personnage principal. A travers cette histoire, Abdoulraouf Ibrahim a abordé plusieurs thèmes intemporels, notamment la résilience face aux épreuves, le poids des traditions, et la quête de soi. Le roman parle de Massimu, un jeune Comorien du village de Bitu, confronté dès son enfance aux échecs scolaires, aux attentes familiales et aux désillusions amoureuses.
«A Bitu, tout semblait figé, comme si le vent du changement ne soufflait jamais. Mais dans le cœur de Massimu, il y avait une tempête, un appel à partir, à voir plus loin que l’horizon de l’Océan », a relaté l’auteur avant d’ajouter toujours par rapport à son personnage que «Les traditions, il les respectait, mais elles pesaient sur lui comme une chaine qu’il n’avait pas choisie. Fallait-il les porter ou les briser ? » Telle est la question que se pose l’auteur lui-même tous les jours A travers cette «autofiction», Abdoulraouf Ibrahim veut transmettre un message fort : «chacun a le pouvoir de tracer son propre chemin, malgré les embûches». «Il est important d’avoir des modèles, mais lorsqu’on écrit, il faut préserver son identité. L’authenticité est ce qui rend une œuvre belle et unique », conseille-t-il à ses jeunes frères et sœurs qui veulent écrire un jour.
C’est ainsi que l’écrivain, porté par un rêve de liberté, quittera son île natale pour un voyage qui le mènera au Sénégal, puis en France, et en Guyane. Chaque étape de son voyage est une leçon de vie, selon lui. Chaque obstacle est une opportunité de grandir. C’est alors que peu à peu, il réalisera que «la véritable liberté ne réside pas dans l’exil, mais dans l’acceptation de soi et la force de ses racines ». Abdoulraouf Ibrahim a voulu ainsi rajouter sa touche d’originalité avec le nom du livre et toucher ses lecteurs. «C’était une façon de montrer que j’ai mon propre style, une façon bien à moi de manier les mots. Et bien sûr, c’était aussi une façon de donner à ce livre sa propre identité», a-t-il précisé.
Mairat Ibrahim Msaidie