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Vient de sortir. Djanaza Volume 2 I Titi le Fourbe persiste et signe

Vient de sortir. Djanaza Volume 2 I Titi le Fourbe persiste et signe

Culture | -   Mhoudini Yahaya

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Punchline, Flow, hip-hop, Egotrip, le tout décliné dans une écriture très propre au rappeur qui vient de donner naissance à seize titres déjà visités 380.000 fois sur audiomack. Un record en terre comorienne. Le ton, lui, n’a pas changé. Bien au contraire.

 

Le rappeur Titi le Fourbe a dévoilé l’histoire de son Djanaza Volume 2 avec bien plus d’un tour dans son sac. Sorti le 2 août dernier, le nouveau projet bat les records avec des scores mémorables sur audiomack : en seulement quarante heures, il affichait deux cent mille visites et en quelques jours trois cent quatre-vingt. Nul n’a encore fait mieux en terre comorienne.Sans se passer de son flow rugueux, l’ancien compagnon de Bil Wiz dans l’Ep Mwana Damu, se raconte au passé, au présent et montre le chemin de son futur d’artiste solo avec son Djanaza qui apparait encore plus tranchant.Au milieu de toute cette créativité, de la multiplication des genres et des sonorités au sein du rap comorien, Titi le Fourbe débarque avec une écriture et des paroles qui bousculent les mentalités, les mœurs, les coutumes et, parfois-même, les croyances. L’opinion doit se préparer à des «réalités» (ses réalités?) qui – une chose est sure – peuvent faire froid au dos.

Ames sensibles, s’abstenir…

En quarante-cinq minutes et seize morceaux, le natif de Hahaya, au centre de l’île de Ngazidja, n’admet aucune concession dans ce style qui, autrefois, avait fait grossir le chiffre de ses détracteurs peu avares en étiquettes de tout genre à son égard. Traité de tous les noms et, même de blasphémateur après la sortie de l’Ep collectif Mwana Damu et de Djanaza Volume 1, dans ce nouvel opus, l’auteur réplique dans le titre Yilaso :
«Titi huyishiliwa ne zilaso
Yepvaho wayishia watsu djipviwa
Ndjatria nia nidje ndrongoze owandru pia
Hata emitrume kwadjatsoshida wayeleza owandru pia
Hakohandza ridodjiwuzisa masuala
Iyo ndemana yatsuritria ankili ya mbwa
Mdjoka mongoni mwa owadjoka wafuliwa lebwe
Yeka hakahadza mke maswahaba
Tsamba eza kweli tsipvambwa
Ngwadjohamba si tsihindru
Yilaso yehudjuwa ukaya hindru showanidi
Ye nyimba hata mwandzo mrirende maviho?
Mbese ndapvo, raha, ratsuwatoleya emapviho
Kwatsudjuwa ezarihundra hunu
Ngwandzawo huka ngwadjuwawo yezi rilindawo yiho».


Mais, ce n’est pas tout. La pochette de l’album affiche un cercueil en feu tout autour. Un avant-gout, sans doute, destiné à préparer le public sur le contenu de ces seize titres qui viennent de mettre le feu au rap comorien. Djanaza Volume 2 comptabilise déjà plus de cinq mille likes sur audiomack, la seule plate-forme sur laquelle l’opus est disponible. Un résultat qui est loin d’être le fruit du hasard. Ce bosseur né apparait, en effet, dans quatre projets depuis 2020 : Djanaza Volume 1, Mwana Damu, Mfu wa mbwa et, cette année, Djanaza Volume 2.

Bravades ?

Comme bon nombre de rappeurs, Titi Le Fourbe s’adonne à l’exercice de l’egotrip, une des plus puissantes armes du milieu. Ici tout le monde est obligé d’assurer sa propre promotion et même, parfois, d’aller jusqu’à narguer ses concurrents : «Yeka ndouheza shiKomori tsitrende tsidjidungu», défie notre Titi dans l’intro de ce nouvel album. Ainsi met-il tous les chanteurs au défi de l’égaler. Ça kicke fort, il rappe, il chante, il se vante et se lamente.


«Je tiens à féliciter mes frères Titi et Bil Wiz. Les deux albums sont incroyables. Je n’ai pas encore écouté le tout, mais le peu que j’ai écouté me conforte dans l’idée que dans cette oeuvre Titi est juste incroyable. Le public comorien a répondu présent. Le seul problème que je vois, c’est que les sons ne sont disponibles que sur audiomack et, sur audiomack ça ne paie pas. La solution est qu’il le mette dans les autres plates formes. Avec tous les public comoriens qui vivent à l’étranger, je sais qu’on peut taper fort et faire la même chose», a analysé le rappeur Rdjb, dans une vidéo publiée une journée après la sortie de l’album.

De l’eau au moulin

Cela va s’en dire, les détracteurs de Titi auront encore de la matière à moudre. Ils vont certainement le prendre en chasse notamment avec le titre Mtsumba dans lequel il expose des scènes à la limite de la vulgarité qui ne sont pas loin de rappeler Coller la petite du rappeur camerounais, Franco, qui avait été censuré quelques temps après sa sortie par une autorité camerounaise, puis dans certains pays d’Afrique où les concerts du chanteur ont été tout simplement interdits.
En ce qui concerne Titi, un concert est déjà programmé pour le 19 août prochain à Hahaya.
Sera-t-il l’occasion pour lui, de prester, pour la première fois, avec ce nouvel album?.

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