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Vient de sortir. «Isilamu» de Bil Wiz I Attaque en règle contre une «mauvaise» mentalité

Vient de sortir. «Isilamu» de Bil Wiz I Attaque en règle contre une «mauvaise» mentalité

Culture | -   Mahdawi Ben Ali

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Comme dans l’Ep Mwana Damu, fait de punchlines philosophiques, parfois traités de blasphématoires pour s’être interrogés sur la «mentalité» des musulmans comoriens, le rappeur frappe fort avec son nouveau clip Isilamu décliné dans le même style. Et pour cause… «il faut oser dire tout haut ce que beaucoup pensent tout bas», estime-t-il.

 

Le rappeur Bil Wiz vient de dévoiler son nouveau clip, Isilamu (= Musulman). L’auteur de «Maka na Madina» (= La Meque et Médine) en featuring avec Titi le Fourbe, y va de son questionnement sur la «mentalité» des Musulmans, comoriens en particulier.Peut-on être musulman et être orgueilleux? Attendre tout de Dieu sans le moindre effort? Profité de l’autre? Mentir? «Ils ont compris la religion musulmane autrement et c’est un peu normal car on ne nous dit pas toute la vérité dans les écoles coraniques», soutient-il. Ainsi, le rappeur propose des punchlines au couteau suisse contre ces «mauvaises» manières» des musulmans qu’il qualifié de «modérés».


«Chez nous, on ne pratique pas la religion par crainte pour dieu mais pour une visibilité chez l’être humain. On est des Musulmans modérés qui pratiquent la religion d’une manière partielle. C’est ainsi que pendant le mois de ramadan, tout le monde devient un bon pratiquant mais aussitôt après, on replonge dans la mécréance. Dieu existe-t-il un mois par an?», interroge-t-il.


Dans Isilamu, Bil Wiz n’a rien changé de ses réquisitoires comme dans l’Ep Mwana Damu qui a été, parfois, traité de blasphématoire pour ces punchelines philosophiques dans lesquels il «ose dire tout haut ce que, souvent, beaucoup sans doute, pensent tout bas, du moins est-il, fermement, convaincu. Un rap engagé, différent des autres artistes comoriens qui se gardent de mettre le nez dans ce qui pourrait relever de la religion musulmane. «Rizingara emipvaya, wazingara ye Incha Allah», affirme-t-il dans ce morceau comme tirer les oreilles à ces hommes et femmes de Dieu qui restent les mains croisées et attendent que Dieu leur «donne la lune».


«Mgu tsimdjuwa hoshioni, sha tsimwelewa hundrwadji. Yeka itsoka mi ndeuswalizo, namwambiye Bilali yaheze ledji. Ye mwanadadu sha randzi yatolwa enyongo, yapvo yetsihama ndasi. Mdrufunga emingomiraru ngue hadjodjitriya nahurenga etasi («esita» en verlan). Embepvo ya Mkomori iheya ulaya / edjuba itria ntchuva idiwaza iho efedha yalaya... Eyafunguwa hakahafungu / Omwezi uwoneha, haya namvae zenkandu! Ngodjuwu hukaya ngamwambo kweli, nde mana utsohuzitunda / Ngamdjo unelewa yeka yesaya izia hwenda», lance-t-il.


Dans un tout autre sujet, Bil Wiz déplore le fait que les artistes comoriens ne sont toujours pas pris au sérieux alors qu’ils déploient des moyens conséquents notamment pour la réalisation de clips de qualité égale à ceux qui sont produits à l’étranger : «Il y a du talent malgré le manque de structures appropriées. Les artistes mérites bien plus pour leurs talents et leur dévouement», aime à marteler à ce propos, l’auteur de Tamani.

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