Si vous êtes amateur d’art, vous êtes, ici, à la bonne porte! Dans sa résidence familiale sise à Moroni Hadudja, le plasticien Soulé Ali ouvre les portes d’un nouvel espace des arts contemporains. «Wala galerie», un lieu d’exposition, d’apprentissage et de création où trônent les tableaux de Soulé Ali et du célèbre artiste comorien, Mohamed Ali alias «Modali».Le regard, la rencontre et le voyage, trois thèmes à travers lesquels le professeur d’art plastique au Groupe scolaire Avenir tente de valoriser et de conserver l’histoire des Comores.«Depuis mes 15 ans quand j’ai fait mon entrée dans l’art, mon rêve a été d’ouvrir un espace dans lequel tous les artistes peuvent venir exposer leurs créations, partager et échanger, une opportunité qui manque cruellement dans notre pays. Cette galerie est pour tous les Comoriens qui s’interrogent sur le bien-être des arts aux Comores», explique le désormais galeriste.
Refuge
Avec l’acrylique, l’huile, l’aquarelle, le collage et le recyclage, Soule Ali transporte les amateurs d’art et son public dans la tradition, l’histoire, la culture, l’écriture et tente aussi de faire revivre les contes comoriens à l’instar de Mhaza Nkungumanga. A Moroni où les galeries d’art se comptent sur les doigts d’une main, Wala galerie se veut un «refuge» pour les artistes en manque de lieu d’expression.
«Wala galerie assure des cours aux enfants et espère s’élargir aux adultes. Je vais bientôt prendre ma retraite en tant que professeur d’histoire pour me consacrer exclusivement à l’art et surtout partager ma passion avec les plus jeunes. Je vais devoir investir les établissements scolaires pour voir comment acquérir plus d’apprentis. Il est important d’enseigner l’art car il va nous permettre de conserver notre identité culturelle», soutient-il.
Wala Galerie n’est pas une première dans la capitale comorienne. D’autres ont été ouvertes avant de fermer pour manque de soutien financier ou encore en raison de la faiblesse de la fréquentation. Il est vrai que l’art plastique est encore méconnu aux Comores, contrairement à la danse ou au théâtre par exemple. «Il nous faut un ministère des arts et de la Culture qui saura valoriser notre travail. On dit souvent qu’il n’y a pas de pays sans art et culture alors qu’en est-t-il des Comores, à un moment où les pouvoirs publiques ne se donnent pas suffisamment pour la valorisation de ce secteur important. Les touristes vont investir le pays pour rencontrer notre culture et celle-ci ne sera riche que si elle est conservée notamment dans les galeries d’art», avertit Soulé Ali.