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«Adina» tire sa révérence I Un héritage qui saura défier le temps

«Adina» tire sa révérence I Un héritage qui saura défier le temps

Culture | -

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L’auteur, compositeur et interprète Adinane Said Mohamed, s’en est allé en laissant dernière lui un héritage à nul autre pareille dans son pays. L’ambassadeur de la musique est-africaine (1987), qui naviguer allègrement entre les genres et les styles et entre les pays, a remporté plusieurs prix nationaux et internationaux notamment le Grand prix du concours panafricain et le prix national de Découvertes Rfi. De l’avis du chanteur Salim Ali Amir, il est le “père de la musique comorienne”. Tout simplement.

 

Né à la capitale des Comores, Moroni, il y’a soixante-six ans, l’auteur, compositeur et interprète, “Adina”, s’en est allé en laissant derrière lui un héritage artistiquement riche aussi bien en musique comorienne qu’étrangère. Fils du célèbre ancien chanteur et orateur, Saïd Mohamed Taanchik qu’on ne présente pas, Adinane Saïd Mohamed s’est passionné de musique dès sa plus tendre enfance, à 8 ans.


Il a fait ses débuts avec le groupe “Baby jeans” qu’il a créé avec ses amis Saïd Mohamed Saïd Djaffar alias Guigui, Ali Afande et Youssouf Djaffar. Au lendemain de l’indépendance des Comores, il devait sortir son premier tube, Ndzaya une chanson engagée visant à sensibiliser ses compatriotes sur la lutte contre la faim.


Du Baby jean, à Blue jeans, en passant par les Kart’s, les Anges noirs ou encore Ngaya, l’autodidacte, “Adina” a sorti sept albums couvrant des styles et des genres musicaux des Comores et d’ailleurs.Avec plus de six cent soixante-cinq titres, il fut, sans doute, l’un des auteurs les plus généreux de sa génération et s’était vu, notamment pour ce fait, distinguer du prix d’excellence par le ministère des Arts et de la Culture comorienne.

Le globetrotteur de la chanson

En 1987, il a remporté le Grand prix du concours panafricain et est devenu la même année, ambassadeur de la musique est-africaine avec le premier clip en langue comorienne diffusé à grande échelle. Par la suite, il devait décrocher le concours de la Biao (actuellement Bic) organisé à Moroni, puis à la capitale française, Paris.
“Les meilleurs moments que j’ai eu sur scène avec le groupe Ngaya, c’est lorsque Adina tenait la guitare. Nous étions, en effet, tous rassurés. Les plus jeunes de nos artistes n’ont malheureusement pas eu la chance de le voir en version bassiste. C’était vraiment un régal. Je ne suis pas loin de penser qu’il est le père de la musique comorienne”, a déclaré son ami et compagnon au groupe Ngaya, Salim Ali Amir.


En 1986, l’auteur de Chaïma a été le lauréat du concours organisé par Afrique Banque réunissant des artistes de vingt-deux pays du continent. “Adina” a également pris part à plusieurs rendez-vous régionaux et internationaux notamment en République du Congo, en Côte d’Ivoire, en Afrique du sud ou encore au Canada à la 19e édition du festival du Québec.Réputé pour ses doigts magiques au clavier, il a fait le bonheur de nombreux clients de l’ancien hôtel Galawa où il a joué du piano-bar pendant trois ans avant de s’installer six mois au Botswana. Après cela, on le retrouvera en Afrique du sud en 1992.

“Tant que mon corps…”

“Je n’arrêterais pas de chanter tant que mon corps ne m’aura pas lâché”, avait martelé le regretté Adina à notre quotidien lors de la célébration de ses quarante ans de carrière. Il a tenu parole. Sa dernière création fut, en effet, la chanson de sensibilisation contre la covid-19 réalisé en collaboration avec ses frères d’arme Soulaymane Mze Cheikh, Salim Ali Amir, Cheikh Mc, Chebli Msaidié et Safké.


“Nous avions une confiance réciproque. On s’est aimé le cœur ouvert. Dans son album, Chaïma, je me suis occupé de l’arrangement et de l’aménagement du texte avec Abdérémane Chanfi, et en aucun moment il s’est plein. C’était très agréable et instructif de travailler avec lui. D’autant plus qu’il avait toujours le sourire aux lèvres”, a conclu Salim Ali Amir.

Mahdawi Ben Ali

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